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Interprétation de la Bible hier et aujourd'hui


Interprétation de la Bible hier et aujourd'hui

Le message biblique s'est transmis de génération en génération tout au long des siècles. Des hommes et des femmes de toutes sortes y ont reconnu les " paroles de la vie éternelle ". En lisant la Bible, ils se sont sentis interpellés par leur Seigneur, ils ont découvert la Bonne Nouvelle du salut.

Aujourd'hui encore à vingt siècles ou plus de distance, les mots des écrivains bibliques nous parlent, éclairent notre actualité, s'adressent aux différentes situations que nous vivons. La Bible ne cesse d'être une Parole vivante.

Mais si le message reste fondamentalement le même, la manière dont les hommes le comprennent peut varier. Nous avons vu dans la dernière étude à quel point il est important de comprendre correctement ce que la Bible veut nous dire. Le but de l'exégèse est d'essayer de dégager de la manière la plus sûre, donc la plus objective le sens du texte biblique. Car si on comprend autre chose que ce que l'auteur a voulu dire, on passe à côté de la Parole de Dieu.

Une fois le sens du texte compris, il reste encore une question : " Que me dit ce texte ? " ou mieux : " Qu'est ce que Dieu me dit par ce texte ? ". Il s'agit de traduire dans ma langue, dans mes propres formes de pensées, dans ma situation de vie, ce qu'a dit un homme d'une autre époque, s'exprimant d'une manière qui m'est parfois étrangère. Cet effort de traduction et d'application du message, c'est ce qu'on appelle l'interprétation (ou l'herméneutique). Chaque chrétien le fait naturellement lorsqu'il cherche à rendre témoignage en expliquant un passage biblique à un ami. Il cherche à montrer en quoi le message du texte en question s'adresse à son ami ; il souligne les points communs et les différences entre la situation des hommes de la Bible (auteur ou destinataires du passage considéré) et celle de cet ami (et la sienne propre).

Jésus a été sans aucun doute le plus grand interprète de la Bible. Si on l'appelait " rabbi " (maître) c'est bien parce qu'il savait non seulement expliquer l'Ancien Testament (avec une autorité sans pareille. Matthieu 7:28-29), mais aussi montrer comment son message concernait chacun de ceux qui l'écoutaient. Son interprétation de la loi, dans Matthieu 5:20-48 en est un bon exemple - ou encore sa réponse au sujet du divorce : Matthieu 19-1-9.

Le lecture de l'Evangile nous montre aussi que l'interprétation de l'Ecriture par Jésus était très différente de celle des scribes de son temps. Jésus déroutait les scribes parce qu'il n'interprétait pas la Bible à leur manière, selon leurs traditions - et parce qu'il n'était pas passé par leurs écoles.

Cela montre qu'il existe des façons différentes d'inter prêter la Bible. Certaines ne résistent pas à l'examen : c'est ainsi par exemple que l'on a fait appel à la polygamie des patriarches pour justifier la polygamie de nos jours et qu'on a utilisé la Bible pour justifier l'esclavage, le racisme, etc... Lorsque cela s'est produit, c'est généralement parce que certains y trouvaient leur intérêt. Autrement dit, ils se soucient moins d'écouter la Bible que de la mettre à leur service en lui faisant dire ce qui les arrangeait.

Mais comment être sûr de ne pas faire dire à la Bible ce que nous voulons entendre ? Bien entendu, nous ne le faisons pas volontairement. Mais il faut avoir l'honnêteté de reconnaître que nous sommes très forts pour trouver des raisons de croire ce que nous avons envie de croire, et de faire ce que nous avons envie de faire. Quand nous regardons un objet, nous le voyons selon une certaine perspective, sous un certain angle. I1 peut nous apparaître déformé, au point que quand nous le revoyons sous un antre angle, nous ne le reconnaissons pas. La même chose peut être vraie pour la Bible ; si nous ne la considérons que selon notre perspective, de notre point de vue, en ne remarquant que ce qui nous intéresse, nous la comprenons mal. Pour cette raison, nous avons besoin de prêter attention à la manière dont les autres la reçoivent, la comprennent.

Dieu ne parle pas qu'à moi seul. Il parle, par son Esprit, à son peuple tout entier. Et si, à aucun moment, l'Eglise ou une partie de ses membres ne peut prétendre à l'infaillibilité dans son interprétation de la Bible, il est quand même bon de ne pas ignorer comment l'ensemble du peuple chrétien a entendu le message divin. Le chrétien isolé, coupé de la " communion des saints " a plus de chance de se tromper, d'avoir une perspective déformée que celui qui écoute le message de Dieu en communion avec ses frères. C'est pourquoi il est bon de connaître, au moins dans ses grandes lignes, l'histoire de l'interprétation de la Bible.

L'interprétation de la Bible chez les Juifs du temps de Jésus

Après le retour de captivité, le peuple Juif, sous la conduite d'Esdras a pris conscience de l'importance de l'obéissance, à la loi, dans le cadre de l'Alliance, pour le maintien de l'existence même d'Israël : Néhémie 8 :3, 8 :18, 10:29. Esdras est le prototype du scribe, chargé d'enseigner la loi à Israël (Esdras 7 :10). De plus en plus l'interprétation de l'Ecriture devint l'affaire des scribes ~ Leur principal souci était de veiller à l'observation exacte des commandements de Dieu. Cela les obligeait à préciser le sens et les limites des exigences divines. Nous en trouvons un exemple dans Néhémie 13. Moïse ayant exclu les Ammonites et les Moabites de l'Assemblée de Dieu, Néhémie décida l'exclusion de tout. étranger hors d'Israël et même le renvoi des femmes étrangères. Le même chapitre de Néhémie met aussi l'accent sur la nécessité d'observer rigoureusement le Sabbat. Le commandement du Sabbat en vint à tenir une grande place dans la vie d'Israël : c'était une coutume qui distinguait nettement Israël des peuples voisins, donc un facteur d'unité nationale. Pour veiller au respect du Sabbat, les scribes en vinrent à préciser dans le détail ce qui était permis et défendu ce jour-là. C'est ainsi qu'une tradition s'établit à côté du commandement de Dieu. Le but de cette tradition était de garder le commandement, de l'entourer d'une barrière. Mais peu à peu la tradition (qui n'était qu'une interprétation humaine) en vint à prendre une importance semblable à celle du commandement. L'Evangile abonde en exemples.

Différentes écoles existaient à l'intérieur du judaïsme. Les deux grands maîtres de la loi, à l'époque de Jésus étaient Hillel et Shammaï. Ce dernier était un interprète rigide et formaliste, alors qu'Hillel se montrait plus souple et libéral. Gamaliel, le maître de Saul de Tarse (cf. Actes 5:34-39) était un petit-fils d'Hillel.

Jésus, interprète de l'Ecriture

A l'exemple des scribes, Jésus fondait son enseignement sur l'Ecriture. Il faisait souvent appel à l'autorité de Moïse, des prophètes ou de David (Matt. 4 :4 ; Marc 11 :17, 12 :36, 10:6). Mais il était libre à l'égard des traditions ajoutées à la loi (quant au Sabbat. Marc 2:23-27, 3:1-6 ; Jean 5:1-18, 9 :1-41, etc... ou quant aux purifications rituelles. Matt. 15 :1-20, etc...). Jésus, en effet, cherche toujours à revenir à l'intention première du commandement : Marc 2 :27, 3 :4 ; Matt. 15 :11 et 20, 19 :4-6, etc... I1 s'efforce de mettre en évidence le pourquoi du commandement, de le révéler dans toute son exigence : Matthieu 5:17-48. Il ne s'attache pas à la lettre, mais à l'esprit de la loi. C'est pourquoi il résume toute la loi dans le double commandement d'amour (Matt. 22 :37-40).

Jésus interprète aussi l'Ancien Testament pour montrer comment sa propre mission y est annoncée. Il veut aider ses auditeurs à comprendre son action et à reconnaître en lui le Messie, tel que Dieu l'a voulu, et non tel que les hommes se l'imaginent. En s'appuyant sur l'Ecriture, il révèle le sens et le but de sa mission : Luc 4 :16-20, 20 :9-18, 20 :41-44, 22 :37, 24 :25-27 ; Matt. 12 :38-42, 21 :12-17, 26 :31, etc...

Alors que les rabbins s'attachaient souvent à des disputes de mots et de détails, Jésus s'efforçait de dégager l'essentiel de la volonté de Dieu, le sens profond de son dessein, sa discussion avec les Sadducéens dans Matthieu 22:23-33 en est un exemple (ou encore Matt. 15 :3-9, 23 :16-24).

L'interprétation de l'Ecriture chez les apôtres

L'Ecriture des premiers chrétiens était bien entendu l'Ancien Testament. Le principal usage de l'Ecriture que nous décrit le livre des Actes consiste à montrer que Jésus est bien le Messie annoncé par les prophètes : par exemple Actes 17:2-3 et 5. Les prédications d'apôtres que nous rapporte Luc citent abondamment l'Ancien Testament. Actes 2:14-36, 3:11-26, 4:9-11, 8:26-35, 13:16-41. I1 parait probable que les premiers chrétiens ont constitué un recueil de textes de l'Ancien Testament, pour montrer que Jésus était bien le Messie promis. Certaines citations reviennent plus fréquemment dans le Nouveau Testament : Esaïe 53 ; Psaume 118 :22, 110 :l, 16 :8-11 ; Esaïe 28 :16, 59 :20-21 ; Jérémie 31 :31-34.

L'apôtre Paul avait reçu une formation rabbinique. Sa façon de citer l'Ecriture nous étonne parfois. Il fait souvent appel à une interprétation typologique. Autrement dit, il voit dans certains événements et personnages de l'Ancien Testament des " types " (des exemples, des modèles, des parallèles) d'événements de la Nouvelle Alliance ou de la personne du Christ. Citons par exemple le parallèle Adam-Christ (Rom. 5 :12-21 ) où Adam est appelé " type " de celui qui devait venir (v. 14) - ou le parallèle entre l'Exode suivi de la marche d'Israël dans le désert et le salut des chrétiens, menacés pourtant par la tentation (I Cor. 10:1-11 - le mot " type " apparaît aux versets 6 et 11 ) - ou encore l'exemple d'Abraham, père des croyants (Rom. 4 ; Gal. 3 et 4).

Dans Galates 4:21-31, Paul voit dans Sara et Agar une allégorie des deux alliances - avec Israël selon la chair et avec Israël selon l'esprit (le peuple des croyants). L'allégorie s'écarte davantage du sens historique que la typologie. Elle permet de voir dans un événement ou un personnage une leçon cachée. Elle découvre un sens " spirituel " à côté du sens réel.

L'épître aux Hébreux met souvent en parallèle l'Ancienne et la Nouvelle Alliance, la personne du Christ et les personnages de l'Ancienne Alliance (Moïse, le souverain sacrificateur, etc...) Melchisedek y apparaît comme une figure (type) du Christ.

L'interprétation de la Bible dans l'Eglise

A partir du IIIème siècle, deux tendances se sont opposées dans l'Eglise : une lecture allégorique de la Bible, dont le centre était à Alexandrie et une école historique, dont le centre était à Antioche. Alexandrie était déjà, avant Jésus-Christ, un centre de philosophie juive, où l'allégorie était pratiquée pour convaincre les philosophes grecs de la valeur et la vérité du judaïsme. L'Ecriture n'était plus interprétée littéralement, mais on y cherchait un sens caché. C'est ainsi qu'on trouvait dans Moïse un philosophe supérieur à Platon. Sara, par exemple, représentait la sagesse divine, Agar, la sagesse humaine. Les chrétiens d'Alexandrie ont suivi cet exemple. Le grand théologien Origène a distingué trois niveaux d'interprétation : 1 ) l'interprétation historique ou littérale : le sens premier du texte est celui qui compte ; 2) l'interprétation morale, où l'on cherche à tirer une morale, un exemple de comportement (ainsi quand Jésus fait appel à l'exemple de David à propos du Sabbat. Marc 2:25-26 ; 3) l'interprétation spirituelle ou allégorique, qui cherche le sens profond, caché derrière le sens littéral. Par exemple, le sens spirituel de la chute de Jéricho, dans Josué, c'est la, chute de l'idolâtrie à la venue de Jésus. Une interprétation allégorique de la parabole du bon Samaritain a vu dans l'auberge l'Eglise et dans le vin et l'huile, les sacrements.

Origène ne niait pas la valeur historique de l'Ancien Testament mais il pensait que les récits dont le message spirituel n'était pas évident (comme l'ivresse de Noé, les femmes et les concubines de Jacob, l'histoire de Juda et Tamar, etc...) ne pouvaient se trouver dans la Bible que s'ils avaient un sens spirituel caché.

Les théologiens d'Antioche s'attachaient davantage au sens littéral et historique. La méthode allégorique leur paraissait dangereuse, parce que laissant le champ libre à des interprétations personnelles et fantaisistes. Ils ont été les premiers défenseurs d'une exégèse sérieuse, on pourrait presque dire scientifique.

Mais, dans l'ensemble, la méthode allégorique était largement utilisée.

Pour lutter contre les hérétiques, de nombreux penseurs chrétiens ont déclaré que l'Ecriture ne pouvait être inter prêtée que selon la règle de foi définie par l'Eglise. Les apôtres ont reçu du Christ la vérité du message chrétien et l'on transmise à leurs successeurs dans l'Eglise. C'est un premier pas vers le catholicisme romain.

L'interprétation de la Bible dans le catholicisme

Pour le catholicisme, l'enseignement officiel de l'Eglise est 1e garant d'une interprétation correcte de l'Ecriture. La ligne de l'interprétation des prophètes et des apôtres doit " se conformer au sens ecclésiastique et catholique " (Vincent de Lérins). L'Eglise doit donc exercer un contrôle sur toute interprétation pour éviter l'hérésie et préserver le dépôt de la foi.

Malgré cette intention, l'enseignement de l'Eglise ne s'est pas limité à l'enseignement des apôtres. Des doctrines se sont progressivement ajoutées au message apostolique ; des pratiques sont nées et ont été justifiées par l'Eglise, sans qu'elles aient été enseignées par les apôtres ; on peut penser entre autres au rôle de la Vierge et des saints dans le culte et la piété. Une utilisation habituelle de la méthode allégorique a permis de trouver dans la Bible des enseignements qui n'y sont pas évidents. L'Eglise catholique a souvent fait appel à l'argument de " convenance " : une doctrine n'est pas explicitement enseignée dans l'Ecriture, mais il convient de la déduire de l'enseignement des apôtres. Ainsi, l'immaculée conception de Marie n'est nulle part mentionnée dans la Bible. Mais il est convenable de penser que la Mère de Dieu a été conçue sans péché.

Aujourd'hui, une plus grande liberté est laissée aux catholiques qui lisent la Bible. Mais pendant longtemps, l'interprétation était étroitement limitée par le dogme. Comme dans le judaïsme, une tradition se greffait sur le texte biblique, si bien que la Bible ne pouvait plus parler librement.

La Réforme et la Bible

Les réformateurs ont redonné à la Bible une place centrale et une autorité sans partage dans l'Eglise. Se soumettre à l'autorité de la Bible, cela veut dire laisser la Bible libre de parler. Autrement dit, s'efforcer avant tout de bien comprendre ce qu'elle dit en réalité. Le sens littéral est celui qui importe. D'où l'importance d'une étude sérieuse du texte, s'appuyant sur la grammaire, l'histoire, le contexte. Luther et Calvin ont écrit de remarquables commentaires de la Bible.

La primauté du sens littéral va de pair avec le principe de clarté de la Bible (cf. étude 12). Cela veut dire que l'essentiel du message biblique, et surtout l'Evangile de Jésus-Christ, est accessible à tout lecteur de bonne foi, et non seulement au spécialiste des langues bibliques ou à l'acrobate de l'allégorie. Sans doute reste-t-il des passages obscurs. Ils demandent à être expliqués, mais peuvent l'être par la Bible elle-même, à la lumière des passages dont le sens est clair. De plus, le croyant peut compter sur le témoignage intérieur du Saint-Esprit, par lequel Dieu se révèle à travers la Bible. Chaque chrétien peut donc comprendre la Bible.

Comme le centre du message biblique, c'est Jésus-Christ, c'est lui qui nous donne la clef qui permet de comprendre toute la Bible. L'Ancien Testament annonce le Christ, le Nouveau le proclame. Pourtant, il n'est pas bon de faire appel à l'allégorie pour trouver Dieu dans chaque page de l'Ancien Testament. La méthode typologique est plus sûre. Christ est le trésor caché, la perle de grand prix de l'Ancien Testament.

La critique biblique

A partir du XIXème siècle, les savants ont cherché à étudier la Bible en utilisant les sciences profanes, comme pour les autres livres. La critique biblique (dans le sens d'examen) est donc l'application à la Bible des recherches historiques linguistiques, archéologiques, etc... Au lieu d'accepter les vues traditionnelles concernant les auteurs, dates des livres, etc... on doit se reposer chaque question et y répondre uniquement à l'aide des informations objectives fournies par l'histoire, la littérature, etc... bibliques ou non. Cette recherche a permis de grands progrès dans la connaissance de la Bible. Mais elle a eu aussi des conséquences moins heureuses. On s'est mis à lire la Bible en se préoccupant moins d'écouter la Parole de Dieu que d'avoir des connaissances intellectuelles. On a perdu de vue l'unité du message biblique pour étudier chaque auteur ou chaque livre séparément, souvent même en les opposant les uns aux autres. On a subordonné le message biblique aux sciences humaines, en excluant tout ce qui n'était pas conforme à notre conception de la vérité (par exemple, on s'est efforcé d'expliquer naturellement les miracles ou de les mettre en doute).

L'interprétation de la Bible aujourd'hui

Les différentes tendances qui se sont manifestées dans le passé continuent à exister aujourd'hui. Sans le vouloir, bien souvent, nous lisons la Bible à la manière d'une des écoles d'interprètes citées ci-dessus. Quand nous nous interrogeons : " Est-il permis à un chrétien de faire cela ? ", nous pouvons répondre à la manière des scribes. Ou bien, pour trouver un sens à un passage difficile, nous faisons appel à l'allégorie. chaque fois qu'il est question de bois dans la Bible, nous trouvons la croix du Christ par exemple.

Quelles règles observer pour rester dans une saine interprétation de la Bible ? (les réformateurs nous ont tracé la voie).

a) se demander ce que l'auteur a réellement voulu dire. Cela implique une bonne exégèse. Le sens littéral, le sens premier est toujours décisif.

b) expliquer la Bible par la Bible. Même si les auteurs bibliques présentent le message divin sous les angles différents, il ne peut y avoir entre eux de contradiction fondamentale. Il peut par contre y avoir une progression. On ne peut demander à chaque page de l'Ancien Testament de contenir tout l'Evangile. Les patriarches ont compris certaines choses essentielles. la nécessité de la foi, la fidélité de Dieu à ses promesses, mais ils se sont conduits en hommes de leur temps, et non en chrétiens, au moins dans certains domaines. Paul nous montre, par ailleurs que la loi a eu un rôle de " pédagogie " qui a été remplacé par la connaissance de Jésus-Christ (Galates 4).

c) expliquer la Bible " christologiquement " - puisque c'est en Christ que la volonté de Dieu nous est pleinement révélée. Cela ne veut pas dire voir le Christ dans chaque personnage de l'Ancien Testament, mais comprendre que toute la révélation s'ordonne en fonction de la venue du Christ. Cela implique entre autre que c'est Jésus le " dernier mot de Dieu ". Ce qu'il nous révèle de Dieu est absolument décisif. Lui opposer telle coutume ou tel commandement de l'Ancienne Alliance est une grave erreur. La Bible est le livre de la révélation. Elle nous montre comment le dessein de Dieu s'est accompli au cours de l'histoire. Mais c'est la pleine révélation en Christ qui éclaire l'ensemble.

d) faire appel à une typologie prudente. Il y a dans l'Ancien Testament des types de Jésus-Christ, parce que l'action de Dieu se manifeste selon certaines lignes de forces, qu'ont peut retrouver dans des situations très différentes les unes des autres. La typologie fait partie du mode de pensée des hommes de la Bible. On peut établir un parallèle justifié entre l'Exode et le salut en Christ. Dans les deux cas, Dieu intervient pour sauver son peuple, son acte rédempteur a pour fruit une alliance entre Dieu et les hommes. Aussi Paul appelle-t-il Christ " notre Pâque ". Le roi David, de même est une figure prophétique de Jésus. Certains textes des psaumes qui concernent le roi, David ou des descendants, ne trouvent leur plein sens qu'en Christ.

e) éviter les facilités de l'allégorie, qui peuvent faire dire à la Bible tout ce qu'on veut.

f) éviter le rétrécissement du littéralisme, incapable d'admettre que Dieu a pu parler en images, en symboles, en employant des procédés littéraires courant du temps où les livres ont été écrits.

g) par-dessus tout, rester disponible à la Parole de Dieu, au témoignage intérieur du Saint-Esprit. On ne lit pas la Bible pour savoir des choses ou pour prouver qu'on a raison mais pour entendre ce que le Seigneur a à nous dire. C'est comme quand on lit une lettre d'une personne aimée.

La marque de disques " la Voix de son Maître " est une bonne illustration. On voit sur les disques, un chien écouter la voix de son maître reproduite par le disque. Quand on écoute un disque, on entend quelques grésillements, des bruits accidentels. Pourtant c'est bien la voix du chanteur qu'il faut écouter. De même, Dieu lui-même nous parle dans la Bible. I1 nous parle par le moyen d'auteurs humains. Mais c'est sa voix qu'il faut écouter.


09/04/2011
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