Notre-dame-de-lourde-créateur-francois-partie-01 et 2

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La plénitude du Saint-Esprit


La plénitude du Saint-Esprit

A une époque marquée par des crises nombreuses et graves dans et en dehors de l'Eglise, où tout semble se détériorer de façon toujours plus rapide et plus alarmante, n'avons-nous pas besoin, plus que jamais, d'une visitation de l'Esprit de Dieu pour nous accorder le renouveau et la plénitude? 
Comment, alors, traiter un sujet si vaste et si important en quelques lignes? Nous ne pourrons que poser quelques jalons, et pour ce faire, nous nous attacherons à la méditation du seul texte clé cité en tête de cet article.

 

Point culminant 
Le cinquième chapitre de l'épître aux Ephésiens est, par excellence, celui de la marche chrétienne. L'apôtre Paul nous y exhorte à marcher dans l'amour (v. 2), à l'exclusion des péchés égocentriques énumérés dans les versets 3 à 5; à marcher dans la lumière (v. 8), ce qui exclut les oeuvres des ténèbres (v. 11); à marcher enfin «exactement» (v. 15), c'est-à-dire avec sagesse ou discernement, à l'exclusion des actes inconsidérés (v. 17). L'image de la marche est fertile en idées, car elle suggère, entre autres, un engagement, une direction, une manière d'agir, une action soutenue et un but. 
Programme compréhensif, mais décourageant de prime abord, car une fois de plus, Dieu nous demande l'impossible! Quel en est le secret, sinon cette exhortation du v. 18: «Soyez remplis de l'Esprit?» Aussitôt plusieurs questions se posent: Qu'est-ce que c'est d'être rempli de l'Esprit? Comment peut-on l'être? Quelles en sont les manifestations et conséquences? 
Un simple travail exégétique de notre texte, sans répondre peut-être à toutes les questions, nous apportera bien des lumières utiles. Abordons cette étude en demandant à Dieu, non seulement de nous éclairer, mais aussi de réaliser en nous, pratiquement et personnellement, ses desseins bienveillants.

 

Deux impératifs présents 
Ne soyez pas intoxiqués (mé methuskesthe) ...mais soyez remplis (alla plérousthe) : les formes verbales du texte grec méritent d'être examinées de près, car elles indiquent, non seulement le temps, mais aussi la manière de l'action. Ainsi, le présent impératif exprime, d'abord, un ordre catégorique. Nous, donc, affaire à deux commandements 
énergétiques, dont le premier interdit l'ivresse, tandis que l'autre ordonne la plénitude de l'Esprit! 
Certains ont vu ici - à tort, croyons-nous - une comparaison entre deux sortes d'ivresse, dont les résultats audibles et visibles seraient semblables, mais d'origines différentes. Ainsi, le chrétien rempli de l'Esprit se conduirait de telle manière que l'observateur pourrait conclure: «II est ivre», comme l'ont fait avec tant de légèreté les badauds du jour de la Pentecôte (Actes 2113). Non! Il faudrait reconnaître, plutôt, dans la juxtaposition de ces impératifs, un contraste absolu entre, d'une part, l'intoxication de vin qui conduit à la perte de contrôle de soi-même et à l'abêtissement, et, d'autre part, la plénitude de l'Esprit qui conduit à la maîtrise de soi-même, bref, à une ressemblance au Divin modèle...

 

«Soyez remplis» 
Laissons de côté le premier impératif pour nous attacher au second. Celui-ci (comme le premier) est à la deuxième personne et au pluriel. Paul s'adresse, sans distinction de catégorie, à tous les lecteurs chrétiens d'une épître adressée, en toute probabilité, à plusieurs églises de l'Asie Mineure. Cet ordre ne se limite donc pas à quelques-uns, pour que cette plénitude devienne le privilège d'une minorité - sorte d'élite spirituelle -; au contraire, il est le devoir de tous! 
Notons ensuite que l'impératif est au passif. Il ne dit pas: «remplissez-vous», mais «soyez remplis» ou «laissez-vous remplir». Ce n'est pas un détail négligeable: de même que le baptême de l'Esprit est un don de Dieu qui coïncide avec notre conversion et régénération, de même la plénitude de l'Esprit est la conséquence d'une oeuvre de grâce que seul le Dieu de toute grâce peut accomplir. Pourquoi, alors, l'exhortation est-elle adressée à ceux qui ne peuvent pas «se remplir» eux-mêmes, mais qui reçoivent le don de Dieu? Parce que cela dépend, tout de même, dans un certain sens, de nous: de notre soumission et attachement au Seigneur Jésus. Plus un croyant est «Christocentrique» dans l'orientation fondamentale de sa vie, plus l'Esprit est libre de le remplir (Jean ch. 14, 15 et 16).

 

En troisième lieu, il convient de remarquer que l'impératif est au présent. Le temps choisi indique une action habituelle ou «durative» (là où un aoriste aurait suggéré un acte isolé ou «ponctuel»). Quelle en est la portée, sinon que l'apôtre conçoit la plénitude de l'Esprit, non pas comme une expérience occasionnelle, une oasis dans un désert de sécheresse spirituelle, mais comme une norme pour tous les jours - «soyez constamment, habituellement, remplis de l'Esprit». De plus, il s'agit d'une norme dynamique: le chrétien doit avancer dans un progrès continuel de plénitude. 
Que tout cela est souvent loin, hélas! de votre expérience et de la mienne! Pourquoi? Est-ce parce que nous hésitons à payer le prix: renoncer à nous-mêmes et nous charger de la croix pour suivre le Maître dans le chemin qu'Il a choisi, Lui? Ou bien serions-nous, peut-être, à la recherche de sensations ou manifestations qui ne sont pas nécessairement la conséquence de cette plénitude? Voyons la suite...

 

Les signes de la plénitude 
La plénitude de l'Esprit doit s'extérioriser! C'est pour cela que l'apôtre dresse une liste de quatre - voir cinq - participes au présent, qui résument les activités caractéristiques de chrétiens remplis de l'Esprit. Il est à noter que ces signes sont l'expression, non pas des manifestations extraordinaires de charismes, mais des qualités spirituelles en rapport avec le fruit de l'Esprit. En d'autres termes, le don des langues ou de guérison n'est pas la preuve indispensable de la plénitude de l'Esprit, alors même que Celui-ci donnerait un tel don aux croyants comme Il veut (1 Co. 12/11) et quand cela Lui plaît (Ac. 2/4). En réalité, c'est le fruit de l'Esprit qui jaillit de cette plénitude. 
Ainsi, Paul parle de ce qui doit caractériser les croyants dans leur rapports (1) entre eux - «parlant les uns aux autres» (v. 19a), «vous soumettant les uns aux autres» (v. 21) - et (2) avec Dieu - «chantant et psalmodiant le Seigneur» (v. 19b), «rendant grâces à Dieu le Père» - (v. 20). En un mot, les chrétiens remplis de l'Esprit sont en communion les uns avec les autres. Ils parlent les uns aux autres, ce qui exclut l'isolement et l'individualisme, et qui implique une réalité communautaire. Ils parlent, non pas en se livrant à de vains bavardages ou commérages nuisibles, mais dans un esprit de communion fraternelle, pour s'encourager, se consoler et se conseiller les uns les autres. Ils se soumettent les uns aux autres, ce qui élimine l'affirmation orgueilleuse: de soi, et assure le renoncement à soi-même. Image de l'unité véritable...

 

Dans leurs rapports avec Dieu, ils sont des adorateurs, qui chantent et célèbrent le Seigneur de leur coeur, ce qui exclut le silence d'un coeur froid et vide, et implique un débordement de joie et de reconnaissance en toutes circonstances. Les réveils évangéliques n'ont-ils pas été marqués par une redécouverte du chant? De tels chrétiens rendent grâce toujours et pour toutes choses à Dieu le Père - je répète - en toutes circonstances, ce qui prouve l'absence de murmures, de plaintes et de jugements.
Est-ce là une description de vous-même? de votre église?

 

Conclusion 
Est-il légitime d'organiser des réunions pour le réveil, au cours desquelles nous demandons à Dieu de nous accorder la plénitude de Son Esprit? Pourquoi pas? A condition...que nous n'y cherchions pas une solution de facilité. Le chemin de la plénitude n'est pas facile, car c'est le chemin de la Croix. Demandons au Seigneur la grâce de nous conduire sur ce chemin-là, celui-là, celui qui consiste à reconnaître d'abord tout ce qui, en nous, attriste le Saint-Esprit qui demeure Lui- même en nous, à confesser nos fautes en les répudiant, à accepter par la foi le pardon et la purification par le sang de Christ, à renoncer à nous-mêmes, à nous abandonner et nous soumettre au Seigneur, Maître unique et bien-aimé. Et cette prière-là devrait être nôtre tous les jours.


06/01/2012
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