Notre-dame-de-lourde-créateur-francois-partie-01 et 2

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Le baptême du Christ, c’est la manifestation de Celui qui est appelé le Consolateur d’Israël.


Le baptême du Christ, c’est la manifestation de Celui qui est appelé le Consolateur d’Israël.

Le vieillard Syméon l’avait d’ailleurs dit lui-même lorsque Jésus a été présenté au Temple. La consolation, en Israël, désigne la mission du Messie, de celui que Dieu va envoyer pour sauver son peuple. Si Jésus est appelé le Consolateur, c’est parce qu’Il est ce Messie.

Le baptême du Christ manifeste, ou révèle, plus exactement, la gloire de Dieu. Ce Messie est Dieu Lui-même venu parmi nous en prenant notre nature humaine. Et c’est pourquoi Saint Paul pourra dire, et nous venons de l’entendre, une affirmation que je vous conseille de méditer : " La grâce de Dieu s’est manifestée". En effet, ce Messie, parce qu’Il est Dieu, nous donne la vie de Dieu après une purification.

En Jésus, Dieu notre Sauveur a manifesté sa bonté et sa tendresse pour les hommes, Il nous a sauvés. Cette parole que nous avons proclamée, est une Parole de Dieu en sa source première, nous donne le sens du mystère du baptême du Christ.

Baptiser vient du grec, bien-sûr, comme beaucoup de termes français, mais c’est un verbe formé à partir d’un autre verbe. Baptisein, c’est la forme intensive du verbe baptein, qui veut dire " plonger". Et donc la forme intensive veut dire " plonger profondément", " immerger".Nous savons que dans les traditions religieuses, nous trouvons des bains sacrés, largement en usage dans le monde païen à l’époque du Christ, et aujourd’hui encore, nous voyons ces usages en Inde, par exemple, où nous voyons les Hindous se baigner dans le Gange. Un tel bain a pour signification le désir d’effacer une impureté légale et aussi de recevoir de nouvelles énergies.

Dans la tradition juive, qui est en quelque sorte formée par Dieu lui-même, ces bains n’ont qu’un aspect figuratif. Israël prend conscience que le péché ne peut être dépassé que par Dieu. Les bains donc communiquent seulement une pureté légale. On agit conformément à la Loi, on se reconnait pécheur.

Et c’est justement avec le baptême de Jean que quelque chose de nouveau commence qui est la préparation immédiate au baptême que Jésus va nous donner par sa Croix et par sa Resurrection, en nous faisant participer à sa Croix et à sa Resurrection. Le baptême de Jean dans les eaux du Jourdain, c’est le baptême donné par un prophète, et même le plus grand des prophètes, dira Jésus. C’est un baptême donné par celui qui clôt le temps de l’attente et prépare celui de la promesse réalisée.

Et cette préparation consiste pour Jean à appeler le peuple de Dieu à la pénitence et à reconnaître son péché en le confessant. C’est une péparation immédiate à la venue du Christ, le seul Rédempteur, le seul Sauveur. Vous savez sans doute qu’en grec, le mot peuple se dit " laos", d’où le terme laïc, dont on a oublié complètement l’origine. Parce qu’en effet, le mot laos, dans la tradition chrétienne, dès le IIeme siècle, signifie le peuple de Dieu, celui qui appartient à ce peuple par le baptême, c’est pourquoi on parlera du fidèle, celui qui a la foi, celui qui a découvert dans le Christ son unique Sauveur. Il ne demande pas ce Salut à des hommes, qui peuvent avoir des autorités diverses très respectables, mais qui en aucun cas ne peuvent sauver. Même si parfois ils ont prétendu le faire, le XXeme siècle en fournit l’exemple tragique. Donc le mot laïc désigne le peuple, et le peuple de Dieu. Vous voyez qu’on est assez loin de certains usages d’aujourd’hui, parce qu’on a oublié l’origine du mot.

Et que va faire Jean ? Justement ce que je viens de vous dire. Il a une grâce pour susciter un désir de pénitence, un désir de confesser ses péchés, et donc d’attendre d’une manière plus intense la venue du Sauveur. Le peuple était dans l’attente ; Jean va fortifier cette attente. C’est peut-être un peu le rôle aujourd’hui de l’évangélisateur. C’est de susciter une attente. La nouvelle évangélisation doit naître d’abord d’une attente. Quand vous parlez à des jeunes en particulier ( il y en a beaucoup devant nous, je voudrais leur parler directement mais cette joie ne m’est pas accordée), il faut d’abord leur donner le désir. Comme je le dis souvent, donner soif avant de donner à boire. Et nous, très souvent, nous nous comportons comme si la soif existait déjà. Mais non. A nous de la susciter. Nous parlons comme si nous étions encore en chrétienté. Dites cela aux anciennes générations très pieuses et qui viennent régulièrement à la messe, et je les félicite. Mais il ne faut pas parler à des jeunes comme s’ils vivaient en chrétienté. Il faut susciter une soif ! Comme Jean-Baptiste. Il est le patron, le saint patron des nouveaux évangélisateurs.

Et bien nous voyons aussi que Jésus baptise. J’espère que cela vous a étonné ! Jésus baptise ?! Mais oui. Il baptise au moment où Jean baptise. C’est tout de même étonnant. Alors, quel est ce baptême que donne Jésus ? Je voudrais interroger quelques théologiens parmi nous. Je ne suis pas absolument sûr qu’ils aient une bonne réponse ! Ce n’est pas parce qu’ils savent beaucoup de choses qu’ils savent tout ! Et bien, ce baptême que donne Jésus, c’est un signe annonciateur. Par rapport à Lui ; c’est un signe qui fait désirer justement ce qui va s’accomplir à travers le baptême qu’il reçoit alors qu’il n’en a aucunement besoin. En effet, le baptême de Jésus aujourd’hui, il faut bien vous en souvenir, ce n’est pas un baptême qui le purifie ou qui l’introduit dans une vie, puisqu’Il est la pureté-même, l’Agneau de Dieu et c’est Lui qui me donne cette vie, puisqu’Il en est la source en tant que Fils.

Alors pourquoi reçoit-il ce baptême ? ici, il y a une expression de l’evangile qu’il faut bien comprendre. "Pour accomplir la volonté de Dieu." c’est cela" accomplir toute justice". Et cette volonté de Dieu, pourquoi a-t-elle existée ? c’est justement pour révéler en Jésus le mystère profond qui échappe : il est non seulement le Messie, et cela est manifesté, le baptême de Christ est une épiphanie, mais Il est aussi le Fils venu parmi nous, je l’ai dit tout-à-l’heure, le baptême du Christ est une théophanie. Une épiphanie qui est une théophanie. Theophanein veut dire en grec manifestation de Dieu.

Et maintenant, nous devrions, mais nous n’en avons pas le loisir, contempler cette épiphanie qui est une théophanie. La voix du Père. Nous entendons sa voix, cette voix qui n’appartient pas au Père comme tel puisqu’Il est Dieu mais une voix qui nous permet de découvrir la présence du Père dans le Fils et du fils dans le Père. En effet, dans la Sainte Trinité, le Fils, c’est tout l’amour reçu, et le Père, c’est tout l’amour donné ; la complaisance du Père dans le Fils l’exprime. Dieu est amour, l’amour donné, l’amour reçu, qui n’est qu’un seul amour et qui se distingue par une relation, c’est le mystère du Père et du fils dans la Trinité. Et puis nous voyons l’Esprit Saint descendre sous la forme d’une Colombe.

Saint Thomas d’Aquin s’interroge pour savoir si la colombe est vraie. Je vous en fais grâce, mais il répond oui. A vous de découvrir pourquoi. Car le Dieu qui a créé le ciel et la terre n’est pas en peine de créer une colombe. Oui, parce que Dieu ne peut pas nous tromper et parce que tout le monde l’a vue. Alors, il faut bien admettre qu’il y a une réalité dans cette colombe mais je ne pense pas que ce soit la question qui nous interesse le plus. Quoi qu’il en soit, cette Colombe qui descend sur Jésus, justement manifeste le mystère de l’Esprit Saint, d’un amour échangé entre le Père et le Fils, et qui dans la Trinité est une personne. Mais cet Esprit, l’Esprit Saint qui descend sous la forme d’une colombe, qui est manifesté de cette manière, fait découvrir à Jean-Baptiste, que celui qu’il attend, Celui dont il prépare la venue, c’est Jésus. Il le découvre à ce moment-là.

Ce qui veut dire que nous, nous avons besoin nous aussi de l’Esprit Saint pour découvrir Jésus, et que l’Esprit saint est au service de notre foi et de notre espérance. Peut-être faudrait-il l’invoquer davantage selon cet aspect.

Alors venons-en pour terminer au baptême chrétien. Le baptême chrétien, je vous l’ai dit, c’est une participation à l’immersion du Christ, dans sa mort et dans sa resurrection qui a fait le triomphe sur la mort. Et c’est pourquoi Jésus va dire " Je suis venu jeter le feu sur la terre, et je voudrais qu’il fût déjà allumé. Je dois être baptisé d’un baptême et quelle n’est pas mon angoisse jusqu’à ce qu’il soit consommé". Là, il s’agit de l’accomplissement de sa mission. C’est un baptême en fait qui concrétise la mission reçue, rétablir l’alliance entre Dieu et les hommes, et nous participons à ce rétablissement dans notre propre baptême où nous recevons le baptême du Christ si du moins on l’entend dans le sens que je viens de dire.

Je voudrais juste à propos du baptême chrétien dire que le baptême est un grand don, que ce don est gratuit, sans mérite, dira Saint Paul, de notre part, et c’est pourquoi l’Eglise veut que les petits enfants soient baptisés, pour nous rappeler cette gratuité. Ils sont aimés avant qu’ils puissent aimer, comme nous. Il est très important de maintenir le baptême des enfants pour cette raison et pour beaucoup d’autres encore, dans la mesure bien sûr où il y a des parrains et des marraines vraiment chrétiens. Aujourd’hui, le problème n’est pas de savoir s’il faut baptiser les petits enfants mais de savoir si le parrain et la marraine vont être capables de lui faire découvrir, quand les parents ne le font pas, le mystère qui est en eux. Ou alors on pense que le baptême n’est pas un très grand don et encore moins une nécéssité. Or il est une nécessité, Jésus le dit à Nicodème, et il va le dire à ses apôtres, " allez, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit." c’est une absolue nécessité. La question ensuite, dont je vous fait grâce aujourd’hui, c’est de savoir comment Dieu peut sauver en dehors du baptême. Mais quand on connaît le chemin par lequel Jésus est venu, on n’a pas le droit de refuser le baptême ou alors on refuse ce qu’on sait.

C’est très important, mes chers amis, parce que il y a tellement d’approximations aujourd’hui, il faut tout de même nous souvenir de tout cela. En tout cas, et je voudrais presque conclure par là, le baptême est vraiment un immense don qui consiste dans une descente et dans une remontée. Le baptistère qu’on vient d’explorer au Puy est de la fin du Veme siècle, dans ses bases, c’est établi. Il était très haut, avec une coupole de telle manière qu’il était le premier bâtiment qu’on pouvait apercevoir dès qu’on arrivait, par la route du midi. En venant ou Puy, on voyait d’abord le baptistère avec sa coupole qui brillait au soleil, et plus basses que lui, deux églises. C’est très important aujourd’hui, et ensuite dans le baptistère, on a découvert la cuve baptismale, comme à Brioude, qui a des marches pour descendre et des marches pour remonter, puisqu’à l’époque le baptême se faisait par immersion. Le verbe baptisein prenait toute sa signification.

Chers amis, par le baptême, comme nous le rappelle saint Paul, nous devenons des justes, et nous sommes appelés à une vie nouvelle, une vie raisonnable. Ici je voudrais simplement vous montrer les trois grandes caractéristiques de la vie chrétienneUne vie raisonnable, une vie qui qui est éclairée d’abord par la raison humaine confortée par la grâce. Cela s’appelle la conscience. Très souvent on nous dit la foi nous enseigne des choses non raisonnables. C’est faux ! c’est complètement faux ! Nous proclamons la grandeur de la raison qui dans la création de Dieu est un grand don qui nous est fait. Mais en même temps, nous savons que cette raison, à cause du péché, connait des défaillances. c’est pourquoi elle a besoin du soutien de la grâce ; et ce que saint Paul nous demande, c’est d’être d’abord raisonnables. Ensuite, il faut nous comporter en justes, c’est-à-dire en enfant de Dieu, nous participos à une vie plus grande que la vie humaine, avec une nouvelle lumière pour en vivre, la Foi. Et enfin, nous devons être religieux, c’est-à-dire rendre à l’amour son dû, la justice. La religion fait partie de la vertu de justice. Rendre à l’amour son dû. n’est-ce pas là toute la vie chrétienne ?

Donc demandons cette grâce d’être raisonnable, juste et religieux, c’est-à-dire vraiment vivre notre baptême. 


28/10/2010
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