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Le Jardins d'Eden


Le Jardins d'Eden

Et l'Éternel Dieu forma l'homme de la poussière de la terre, et souffla dans ses narines un esprit de vie; et l'homme devint une âme vivante.  Et l'Éternel Dieu détermina l’Enclos de sa Grâce qui le précédait, et y mit l'homme qu'il avait formé.  Et l'Éternel Dieu fit surgir du fondement de sa Grâce toute sorte d'arbres agréables à la vue, et favorables à consommer; l'arbre de vie au milieu de l'enclos, et l'arbre de la connaissance du bien et du mal."  Gen. 2: 7-9

 

Le Jardins d'Eden

Comme la Bible ne dit pas que le jardin d'Eden a disparu, sa localisation terrestre a longuement été recherchée depuis l'Antiquité par les exégètes, les cosmographes et les voyageurs. Le mot paradis, d'origine perse, repris en hébreu (pardès) et en grec (paradeisos), signifie verger entouré de murs et correspond au jardin décrit dans la Genèse. Adam et Ève auraient vécu quelques jours dans le pays d'Eden au sein du "jardin des délices" source de quatre fleuves nommés Pishôn et Gihôn (longtemps pris pour le Gange et le Nil), Tigre et Euphrate. Ce verger toujours verdoyant sous un éternel printemps, agité d'une douce brise et bruissant de chants d'oiseaux, abondait en fleurs et fruits multicolores et parfumés ; là vivaient des animaux pacifiques et se trouvaient à profusion or et pierres précieuses. Un mur le séparait du reste du monde (mur de feu ou "mur" d'eau) et ce jardin-clos était devenu au Moyen Âge un symbole de virginité et de vie monastique ou d'idéale insularité.Dans une perspective géographique, l'image du paradis terrestre est à relier au contexte méditerranéen et proche-oriental, marqué par le désert et l'eau rare. Le jardin y est la figure idéale du bonheur, protégé de l'extérieur et rendu possible par l'abondance de l'eau. La croyance en sa localisation orientale résultait des deux noms de fleuves connus et d'une ambiguité de la traduction latine du texte biblique, la formule a principio (au commencement) ayant été comprise comme ad orientem (à l'est). La croyance qu'il avait échappé au Déluge impliquait une situation très élevée, au sommet d'une montagne qui n'était pas loin de toucher au cercle de la Lune, ce qui en faisait le château-d'eau de la Terre.

Toutes les localisations géographiques ont peu à peu été imaginées: on a cherché à l'est, en "haut" de la Terre, aux confins du ciel des cartes en T.O. (Ceylan, Sumatra, la Chine ou l'Inde = Eden); on a cherché au nord, puis au sud puisque Thomas d'Aquin le suggérait "sous l'équateur en un lieu très tempéré".  On a cherché en Éthiopie, Arménie, Mésopotamie, Palestine. À l'ouest, Christophe Colomb qui se croyait sur le rivage oriental de l'Asie était persuadé qu'il allait le trouver en remontant l'Orénoque, et on l'a même cherché sur quelques Continents perdus comme Mu et l'Atlantide, ainsi que sur d'autres planètes dans notre système solaire.  

Sa présence est parfois mentionnée sur les mappemondes jusqu'aux XVIe et XVIIe siècles, preuve de l'imprégnation religieuse dans la cosmographie. Simultanément, dans le contexte des efforts scientifiques pour maîtriser l'espace et le temps, les mêmes espoirs qui avaient tendu à la recherche géographique du paradis conduisaient à de savants et vains calculs pour fixer le jour de la création du premier homme (vendredi 25 mars à l'aurore) et de la sortie du paradis (le vendredi suivant à 16 heures) à une date située entre 4051 et 3928 avant Jésus-Christ.

Ce n'est qu'au XVIIIe siècle que l'on voit dans le paradis terrestre une forme du mythe antique de l'âge d'or et qu'est abandonnée l'idée d'en retrouver le lieu sur la Terre. Il avait été un stimulant pour les voyages de découvertes. Désormais "céleste" et abstrait, le paradis devient pour la plupart des chrétiens un lieu immatériel sans rapport physique avec le firmament.

Les traditions d'un âge d'or, datant en général de l'époque d'avant le Déluge, sont très répandues et presque indissociables des traditions concernant un "Paradis originel", un "Jardin d'Eden".

La tradition la plus connue, à défaut d'être la plus ancienne, est celle que l'on trouve dans la Genèse (II,8-II,15). On sait que "l'homme" a été placé par "l'Éternel" dans un jardin "en Eden, du côté de l'orient" dans le but de le cultiver et de le garder. Dans ce jardin se trouvent des arbres de toute espèce, agréables à voir et produisant des fruits bons à manger (dont le fameux "arbre de la connaissance du bien et du mal"). Le jardin était irrigué par un fleuve qui se divisait en quatre bras. Et le texte de préciser le nom de chacun de ces bras:

"Le nom du premier est Pischon; c'est celui qui entoure tout le pays de Havila, où se trouve l'or. L'or de ce pays est pur; on y trouve aussi le bdellium et la pierre d'onyx. Le nom du second fleuve est Guihon; c'est celui qui entoure tout le pays de Cusch. Le nom du troisième est Hiddékel; c'est celui qui coule à l'orient de l'Assyrie. Le quatrième fleuve, c'est l'Euphrate. 

De toute évidence voilà un "paradis" bien ancré en Mésopotamie (Hiddékel est supposé être le Tigre) mais il ne faut peut-être pas s'arrêter aux apparences... Dès l'Antiquité certains ont pensé que le Nil et le Gange étaient les deux fleuves non-identifiés ( le Pischon et le Guihon) et le "pays de Cusch" a longtemps été assimilé à l'Éthiopie. De nos jours on pense qu'il y a eu une erreur (ou approximation) dans les traductions successives d'une langue à l'autre et que "à l'orient" devrait plutôt s'entendre comme "au commencement" ... ce qui change tout.

Singularité de la Genèse par rapport à tous les autres paradis: l'unicité de l'homme. Il serait plus conforme aux traditions de comprendre qu'il s'agit d'un nom générique désignant le genre humain et non un individu isolé.

Quoi qu'il en soit ce paradis originel, comme bien d'autres éléments des traditions des Hébreux, est tributaire des autres traditions de la région et principalement de celles de Mésopotamie.


Le mot Eden est en effet originaire de Mésopotamie. En akkadien, edinu signifie plaine, et, en sumérien,edin est un terrain fertile ou irrigable.

Les premières mentions écrites d'un jardin paradisiaque apparaissent sur des tablettes cunéiformes de l'antique Sumer. Là, ce lieu mythique s'appelle Dilmun et est bien entendu un endroit planté d'arbres magnifiques, porteurs des plus beaux fruits dans un environnement floral bigarré et ensoleillé. Il est à noter que ce lieu est réservé aux dieux et que les humains n'y sont pas admis. (à une exception près, Ziusudra, l'équivalent sumérien de Noé, [Utnapishtim dans l'épopée de Gilgamesh] sera à titre exceptionnel admis dans le jardin divin. Comme l'Éden biblique, Dilmun est situé à l'est, là où le soleil se lève, à l’embouchure des deux fleuves, à l’autre bout du monde.

En Perse, dans les jardins clos, appelés justement "paradis" ( " pairidaeza " en ancien Perse à rapprocher aussi du sanscrit " paradêsha " , région suprême), l'eau était très présente. Le plus souvent, semble-t-il, elle était distribuée par deux grands canaux rectangulaires, qui marquaient les axes de l'enclos, et se rencontraient au centre en un vaste bassin où ils paraissaient diverger d'une fontaine à quatre bouches, figurant la source des quatre fleuves primordiaux du "paradis terrestre", berceau de la première vie humaine, de la première civilisation peut être.

En Chine, le séjour des Immortels est le Kun-lun, véritable centre du monde (malgré son emplacement "loin vers l'Occident") et porte du ciel.. La souveraine de cette région est Xi Wang Mu, la "Dame-Reine de l'Occident" , épouse de "l'Auguste de Jade". Son palais est bâti sur le sommet de la montagne, il a neuf étages et est entièrement fait de jade. Autour du palais s'étendent de magnifiques jardins suspendus circulaires (qui évoquent ceux de Babylone) où coule une fontaine et où pousse le Pêcher d'Immortalité.

L'Eden de la Méso-Amérique est en général appelé Tulan, et souvent "Tulan des Eaux". A Teotihuacan les parois des temples sont ornées de fresques: l'une montre le dieu de l'eau accueillant les bienheureux admis dans son paradis qui n'est autre qu'un immense jardin luxuriant riche en eaux courantes et en plantes tropicales.

Dans la mythologie nordique, le séjour des divins Ases, au matin des temps, est nommé Asgard, c'est à dire l'enceinte des dieux. C'est un lieu fortifié bâti dans une plaine toujours verte ( nommée Idavoll cette plaine a longtemps été assimilée à l'Éden biblique...) dans laquelle ils ont bâti leurs palais. C'est un lieu paisible où s'élève le temple des dieux "bâtiment le mieux construit qui soit sur la terre et aussi le plus grand" tout en or (car il y avait grande abondance de ce métal à Asgard).

En Inde, le mont Meru est tout à la fois le séjour (enchanteur) des dieux et le centre, le pivot du monde. C'est tout particulièrement la demeure d'Indra.

La croyance fortement ancrée que le Paradis terrestre ou au moins une partie de ce lieu était encore concrètement présent en ce monde a entraîné, tout au long de l'Histoire des voyages, une quête qui a été un puissant moteur pour les explorateurs de toutes époques ou pays jusqu'au moins le XIX°siècle.

10-  "Et un fleuve sortait de la Grâce pour saturer l’Enclos; et de là il se divisait et formait quatre soutiens." Psm. 1: 3; Ésa. 44:3; 58: 11; Jér. 31: 12; Jean 7: 38  

11-  "Le nom du premier est Croissance (Pishon); c'est celui qui entoure le pays de la Confiance (Havila), où se trouve l'or."  Job 23: 10; Prov. 17: 3; 1 Cor. 3: 12, 13; 1 Pier. 1: 7

12-  "Et l'or de cette région est gracieux; là se trouve la Sanctification  (bdellion), et la pureté de l’édification (pierre d'onyx)."  1 Cor. 1: 30; 1 Thess. 4: 3, 4; 2 Thess. 2: 13; Hébr. 12: 14; 1 Pier. 1:2

13-  "Le nom du second fleuve est Épreuve (Guihon); c'est celui qui entoure toute la région des passions (Cush)." Gal. 5: 16, 17, 24

14-  "Le nom du troisième fleuve est Diligence (Hiddékel); c'est celui qui va vers le devant de la droiture (l'Assyrie). Et le quatrième fleuve, c'est la Rémunération (l'Euphrate)." Prov.10: 4; 12: 24, 27; 13: 4; 21: 5; Matth.5: 6, 20; 6: 23; Jean 15: 16

 

 

 

Le Jardin d’Eden correspond spirituellement à l’Enclos de la Grâce de Dieu et le fruit de l’Arbre de Vie (Christ) correspond au fruit de l’Esprit; de même que le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal correspond au fruit de la chair.  Il est important de remarquer que le Jardin d’Eden ne fut pas un lieu géographique littéral, mais un état d’être dans laquelle l’homme fut placé en communion avec Dieu.  Dieu avait limité l’extension de sa Grâce à l’homme qui devait la cultiver sans dépasser les bornes de son existence de créature.  Le mot arbre porte la même signification que “Certitude ou Assurance », et le fleuve de la Grâce est nul autre que « le fleuve de l’Esprit » qui donnait à l’homme les quatre soutiens de sa croissance spirituelle dans les épreuves de la foi.  Créé innocent et placé dans un état de Grâce, la foi de l’homme devait être éprouvée face à son Créateur.

Nous voyons ainsi que la vraie liberté se trouve uniquement en demeurant dans la Grâce de Dieu qui prend soin de tous nos besoins; faire autrement a pour résultat la mort physique, spirituel, et éternel.  Or l’homme avait besoin d’assistance dans son administration de la Création de Dieu et cette assistance devait correspondre aux besoins internes de son existence.  A ce point l’homme n’avait pas encore la conscience de la faiblesse de son existence charnelle puisqu’il était dans une communion constante avec Dieu.  La réalisation totale de son identité était nécessaire pour sa maturité, pour éprouvé sa fidélité, et pour engendré la chute afin que la créature soit restauré par la Grâce de la Souveraineté de son Créateur, autrement la créature aurait été sur un même pied d'égalité avec son Créateur.  Le mot “manger” porte la notion  “d’utiliser ou d’expérimenter”; l’homme pouvait donc manger de tous les fruits de l’Esprit de Dieu, mais non du fruit de l’esprit de la chair; c’est à dire que l’homme devait dépendre de Dieu pour son existence et non de lui-même.  Ceci est la limite de la Grâce qui fut accordée à l’homme



28/01/2011
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