Notre-dame-de-lourde-créateur-francois-partie-01 et 2

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1.4 Objections (non valables) contre l’étude de la prophétie


1.4 Objections (non valables) contre l’étude de la prophétie

Examinons maintenant quelques-unes des objections ordinaires, élevées par des chrétiens contre cette étude. On dit qu’elle n’est pas essentielle au salut. Mais est-ce assez pour nous de savoir que nous sommes sauvés ? Ne devons-nous rien à Celui qui nous a sauvés ? N’y a-t-il ni intérêt, ni importance pour nous à savoir comment il entend se glorifier en Jésus, et à apprendre par là même comment nous pouvons le glorifier pendant que nous sommes ici-bas ? Hélas ! il a bien sujet de douter de son salut, celui qui ne se soucie d’autre chose que de savoir qu’il est sauvé.

On dit que l’étude de la Prophétie est purement spéculative. Nous avons déjà répondu à cette assertion. Toutes les anticipations de l’avenir, puisées à une autre source, ne sont que de pures spéculations. Celles que l’on puise dans la parole prophétique de Dieu sont de sobres réalités, des faits certains. Quant à l’allégation que cette étude n’est pas pratique, nous l’avons aussi examinée déjà. Il n’est rien qui soit plus pratique. L’Évangile fournit les motifs de la conduite chrétienne. Le Saint-Esprit, engendrant en nous par l’Évangile une vie nouvelle, et habitant en nous pour l’affermir et la diriger, est la puissance nécessaire à la conduite chrétienne. La Prophétie révèle l’objet de la conduite chrétienne, et nous donne, de la façon la plus exacte, le jugement de Dieu sur le monde qui nous entoure, au milieu duquel cette conduite doit se manifester. Elle nous montre que, tout comme Christ ressuscita d’entre les morts, non pas pour monter immédiatement sur un trône terrestre et gouverner un peuple terrestre, mais (après être resté assez longtemps pour certifier à ses disciples le fait de sa résurrection) pour s’élever à la droite de Dieu ; de même nous, affranchis par sa mort de la coulpe et de la condamnation, ressuscités avec lui en tant que participants de sa vie, nous ne sommes pas laissés ici-bas pour rechercher les choses d’en bas et pour marcher selon le train de ce monde qui gît tout entier dans le méchant et qui va être frappé par les jugements de Dieu, au retour de ce Jésus, le méprisé et le rejeté du monde ; mais après avoir, pendant quelque temps, témoigné que Christ est réellement ressuscité, nous devons être enlevés à sa rencontre en l’air ; et en attendant, comme des étrangers et des voyageurs sur la terre, dans une sainte séparation d’avec le monde, nous avons à rechercher les choses qui sont en haut, où Christ, notre vie, est assis à la droite de Dieu. Et de peur que nos coeurs ne soient attirés par la beauté apparente et le faux éclat de la scène qui nous entoure, la Prophétie nous révèle le jugement de Dieu sur le caractère et la condition morale de cette scène ; elle nous expose le développement et la maturité finale de l’iniquité, vers lesquels ce monde tend ; elle nous prédit les jugements solennels dont il sera frappé, afin d’amener l’établissement du règne paisible de Jésus et de ses saints. Peut-il y avoir rien de plus pratique que tout cela ?

Il est pourtant deux objections, auxquelles il convient d’accorder un peu plus d’attention. L’une consiste à rappeler les extravagances, dans lesquelles, dit-on, plusieurs sont tombés en s’occupant trop de la prophétie non accomplie. On nous cite les Anabaptistes et les hommes de la Cinquième Monarchie dans le passé ; on nous parle de Southcote, d’Irving et des Mormons de nos jours. On allègue l’exemple des affreuses erreurs dans lesquelles sont tombés ces personnages, comme un avertissement à nous garder même de l’idée d’étudier la Prophétie. Mais examinons cette objection. Si elle prouve quelque chose, elle prouve trop. On prétend que nous ne devons pas étudier la Prophétie, parce que des hommes égarés et fanatiques en ont fait un mauvais usage. Mais si l’abus de quelque chose est un argument concluant contre son usage, ce n’est pas des écritures prophétiques seules que nous devrions nous abstenir, mais de la parole de Dieu tout entière. En effet, de quelle partie de cette parole pourrait-on affirmer, qu’elle n’a pas été tordue ou pervertie par des gens égarés ou par de hardis séducteurs, dans un mauvais but ? En outre, tous ou à peu près tous ceux dont le caractère est là pour nous avertir des soi-disants dangers de l’étude de la Prophétie, ont prétendu avoir reçu de nouvelles révélations. Ils se sont érigés eux-mêmes en prophètes. Ce qui caractérise ces docteurs fanatiques, ce n’est pas l’étude sobre, sérieuse, patiente, faite avec prières, de ce qui est déjà révélé dans la parole de Dieu ; mais bien plutôt la prétention d’avoir reçu eux-mêmes des révélations nouvelles. Mes frères, ce que je désire pour vous, ce n’est pas que vous soyez de semblables prophètes, ni que vous receviez un enseignement quelconque de la part de quelqu’un qui se donnerait comme prophète. Au contraire, c’est pour vous garantir de pareilles séductions que je vous invite à prêter l’attention la plus sérieuse aux enseignements des pages prophétiques de la sainte parole de Dieu. Le fait est que l’objection que nous examinons, non seulement prouve trop pour ceux qui la font, mais encore prouve précisément l’opposé de ce qu’elle est destinée à prouver. Au lieu de démontrer qu’il faut négliger la Prophétie, elle démontre qu’il faut l’étudier — avec calme, avec prière, dans une parfaite dépendance de l’Esprit de Dieu, sans doute, — mais enfin l’étudier. Qu’est-ce qui donne aux séducteurs, auxquels nous avons fait allusion, la redoutable influence qu’ils possèdent ? C’est l’ignorance — l’ignorance, trop générale parmi les chrétiens, des sujets amplifiés par ces séducteurs. Où est-ce qu’un homme est le plus exposé à se laisser égarer ? Est-ce dans un chemin qu’il parcourt tous les jours, dans un chemin qui, d’un bout à l’autre, lui est aussi familier que son cabinet ? Non, la nuit peut être fort obscure et le chemin très embarrassé ; il le connaît trop bien pour s’y fourvoyer. Mais ce sera dans quelque région inconnue, où tous les chemins et les sentiers sont nouveaux pour lui, et où, de plus, de profondes ténèbres enveloppent et recouvrent toute la contrée. C’est là qu’un feu follet peut conduire le voyageur dans une fondrière, ou qu’un guide menteur et traître peut l’amener, par une suite de détours, dans une caverne de voleurs. Il en est de même avec la parole de Dieu. Ce n’est pas au moyen des portions, de cette parole, qui nous sont le mieux connues, que Satan et ses émissaires parviennent à nous égarer. Mais s’il y reste quelque champ de vérité avec lequel les chrétiens soient peu familiers ; quelque partie considérable des Écritures vouée, comme les livres prophétiques le sont généralement, à la négligence et à l’oubli ; c’est de ce côté que le tentateur déploiera son adresse pour attaquer. En attirant l’attention sur quelque détail frappant de ces passages négligés, il fait sentir aux chrétiens combien ils ont été ignorants jusqu’alors ; ils discernent maintenant quelques vérités qu’ils n’avaient point aperçues précédemment. Mais hélas ! Satan ne s’en sert que comme d’une amorce pour dissimuler l’hameçon de quelque erreur funeste qu’il trouve moyen de cacher au milieu de ces vérités mêmes, longtemps laissées de côté et maintenant, en apparence, recouvrées. Mes frères, c’est la négligence de la parole de Dieu qui tient la porte grande ouverte à l’ennemi. C’est la négligence de la parole prophétique, qui fait que les croyants sont si aisément la proie de tout séducteur qui prétend avoir une lumière sur la Prophétie. Que le Seigneur nous fasse la grâce de recevoir instruction du passé à cet égard ! Ayant nos reins ceints de la vérité, et prenant l’épée de l’Esprit, qui est la parole de Dieu, puissions-nous être gardés de toutes les machinations du Diable ; puissions-nous être rendus capables de résister au mauvais jour et de tenir ferme, après avoir tout surmonté !

Mais il est une autre objection plus subtile et qui, sur une certaine classe de chrétiens, exerce peut-être plus d’influence que la précédente. La voici : On allègue que le principal sinon le seul usage de la Prophétie est, après l’événement, de démontrer la vérité de Dieu, et de faire voir sa fidélité en accomplissant sa parole. On dit : «Ah ! vous ne pouvez comprendre la Prophétie qu’autant que les événements qu’elle prédit sont arrivés. C’est là la seule clé qui puisse l’ouvrir à nos yeux, et ce n’est qu’ainsi que l’on voit comment Dieu a parlé et accompli sa parole. Mais il est inutile d’examiner la Prophétie avant cela». Telle est l’objection. Que la Prophétie accomplie ait ce résultat, personne, sans doute, ne pense à le nier. Oui, la Prophétie accomplie peut être employée de la manière alléguée ci-dessus. Mais affirmer, en parlant de la Prophétie non accomplie, que le principal profit ne peut en être retiré qu’après l’événement, c’est aller directement contre les déclarations les plus positives de la parole de Dieu. Voyez 2 Pier. 1:19 : «Nous avons la parole prophétique plus ferme à laquelle vous faites bien d’être attentifs». Quand ? — Est-ce quand les événements ont été accomplis, et qu’ainsi la lumière répandue sur la Prophétie démontre avec évidence que Dieu a dit la vérité ? Est-ce seulement alors qu’il faut s’attacher à la Prophétie ? — Non : «à laquelle vous faites bien d’être attentifs comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur, JUSQU’À CE QUEle jour ait commencé à luire, et que l’étoile du matin se soit levée dans vos coeurs». La Prophétie est donc comparée à une lampe, qui éclaire les pieds du voyageur dans un sombre et affreux sentier. Ce n’est pas une chandelle, que l’on élève vers le soleil, pour démontrer que le soleil brille au milieu du jour. Si la principale utilité de la Prophétie non accomplie ne se manifeste qu’après l’événement, cette utilité ne peut s’appliquer qu’aux justes ou aux méchants : or, ce ne peut être aux méchants ; il est trop tard pour eux de profiter de prédictions qui ont été accomplies par leur destruction. Le déluge prouva la vérité de la parole de Dieu annoncée par Noé ; mais il la prouva trop tard pour que cela pût, en rien, être utile au monde coupable qui périt, parce qu’il n’avait pas prêté l’oreille auparavant aux avertissements du prédicateur de la justice. Et quant aux justes, assurément ils n’ont pas besoin de l’accomplissement des prophéties, pour être convaincus que Dieu dit la vérité. Si nous ne croyons pas cela, nous ne sommes pas chrétiens. Non, mes frères, nous n’avons pas besoin de voir la Prophétie accomplie, pour être certains de la vérité de Dieu. Mais nous avons besoin de toute la lumière qu’elle répand sur notre route et sur le monde qui nous environne, pour arriver, à travers tant de labyrinthes, à cette ville habitable qu’elle nous révèle, comme la patrie où nos pauvres coeurs trouveront le repos, comme notre éternelle et bienheureuse demeure.


20/03/2011
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