Notre-dame-de-lourde-créateur-francois-partie-01 et 2

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"Clés du royaume" et "Lier et délier"


"Clés du royaume" et "Lier et délier"

Les "Clés du royaume" et "Lier et délier"

La demande était:

Je voudrais avoir un enseignement sur le thème: "Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise". Expliquez-moi aussi ce que sont les "clés du royaume des cieux" et comment Pierre peut lier sur la terre et dans les cieux.

Réponses

La première question a été traitée dans la réponse 81.

Voyons maintenant ce qui concerne les clés du royaume et "lier et délier".

A ce sujet, il y a 2 versets que je recopie
Matthieu 16:19 Je te donnerai les clés du royaume des cieux, ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux.
Matthieu 18:18 Je vous le dis en vérité, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel.

Voyons d'abord les circonstances de la première mention. Pierre venait de déclarer (Mt 16:16) "Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant" et Jésus lui répond "Tu es heureux, Simon, fils de Jonas; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais c’est mon Père qui est dans les cieux."
Puis Jésus ajoute:
18 Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur ce roc je bâtirai mon Eglise, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle.

Les clés du royaume

Ces clés ne sont pas les clés de l’Eglise, mais celles du royaume des cieux, selon le sens précisé au chap. 13, c’est-à-direl’ensemble de ceux qui, à juste titre ou non, se réclament de Christ. La clé est un signe distinctif de pouvoir ou d’autorité. 
(Lisez Matthieu 13, les paraboles du semeur, du trésor caché et de la perle de grand prix).

Au sujet des clés, comparez avec Esaïe 22:22Je mettrai sur son épaule la clé de la maison de David: Quand il ouvrira, nul ne fermera; quand il fermera, nul n’ouvrira.
et avec Apoc 3:7: Ecris à l’ange de l’Eglise de Philadelphie: Voici ce que dit le Saint, le Véritable, celui qui a la clé de David, celui qui ouvre, et personne ne fermera, celui qui ferme, et personne n’ouvrira.

L’histoire des apôtres explique cette fonction, tout en la limitant, car ce fut Pierre qui ouvrit la porte de l’accès à l’Evangile d’abord à Israël, le jour de la Pentecôte, Ac 2:38-42 
puis aux païens, dans la maison de Corneille. Ac 10:34-48 
Pierre n’a pas prétendu à quelque autre autorité. Ac 15:7-11

Il semble que ce fut Jacques, et non Pierre, qui présida le Concile de Jérusalem. Ac 15:19; Ga 2:11-14. Pierre ne revendique rien de plus que l’honneur d’être un apôtre par la grâce de Dieu, 1Pi 1:1 et un ancien quant à ses fonctions. 1Pi 5:1

Le pouvoir de lier et de délier

Selon Matthieu 16:19 et Mt 18:18, il était partagé par les apôtres et les autres croyants. Voir Jean 20:22-23: Après ces paroles, il souffla sur eux, et leur dit: Recevez le Saint–Esprit. Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus.

Actes 10:43 illustre la façon dont Pierre usait de cette autorité en rapport avec le péché et son pardon: Tous les prophètes rendent de lui (Christ) le témoignage que quiconque croit en lui reçoit par son nom le pardon des péchés.

Voir aussi l’emploi qu’en fit PaulAc 13:38-39Sachez donc, hommes frères, que c’est par lui que le pardon des péchés vous est annoncé, et que quiconque croit est justifié par lui de toutes les choses dont vous ne pouviez être justifiés par la loi de Moïse.

Il faut donc comprendre ainsi le pouvoir de lier et délier: 
Les apôtres, puis tous les chrétiens, ont reçus l'ordre d'annoncer l'évangile. Quiconque l'entend est placé devant le choix: accepter ou refuser la grâce de Dieu. Le prédicateur a reçu l'autorité d'annoncer que celui qui accepte est pardonné par Dieu et que celui qui refuse reste lié par Satan. C'est Dieu qui pardonne, mais c'est aux hommes d'annoncer ce salut qui déliera ceux qui croiront.

Donc aucune caste de prêtres ou groupe particulier, ne peut revendiquer pour lui seul le droit le lier et de délier!

Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise"

La demande était:

Je voudrais avoir un enseignement sur le thème: "Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise". Expliquez-moi aussi ce que sont les "clés du royaume des cieux" et comment Pierre peut lier sur la terre et dans les cieux.

Réponse

Lisons en entier le passage concerné par la première question, Matthieu 16:13 à 19.

13 Jésus, étant arrivé dans le territoire de Césarée de Philippe, demanda à ses disciples: Qui suis–je aux dires des hommes, moi le Fils de l’homme ?
14 Ils répondirent : Les uns disent que tu es Jean–Baptiste; les autres, Elie; les autres, Jérémie, ou l’un des prophètes.
15 Et vous, leur dit–il, qui dites–vous que je suis?
16 Simon Pierre répondit: Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant.
17 Jésus, reprenant la parole, lui dit: Tu es heureux, Simon, fils de Jonas; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais c’est mon Père qui est dans les cieux.
18 Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur ce roc je bâtirai mon Eglise, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle.
19 Je te donnerai les clés du royaume des cieux: ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux.

Ces questions étant importantes et les explications parfois déformées, je recopie ce qu'en ont dit deux grands commentateurs bibliques:

Commentaires Scofield

Pierre. Cette déclaration: "Tu es Pierre (gr. petros, une pierre)... et sur ce roc (gr. petra, un rocher) Je bâtirai Mon Eglise", est en grec un jeu de mots, que dans certaines versions la similitude des termes en français a encore accentué! Or, c’est bien sur Christ Lui-même que l’Eglise s’édifie. Voir ce que l’apôtre Pierre lui-même écrit. # 1Pe 2:4-8:

4 Approchez–vous de lui, pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie et précieuse devant Dieu; 5 et vous–mêmes, comme des pierres vivantes, édifiez–vous pour former une maison spirituelle, un saint sacerdoce, afin d’offrir des victimes spirituelles, agréables à Dieu par Jésus–Christ. 6 Car il est dit dans l’Ecriture: Voici, je mets en Sion une pierre Angulaire, choisie, précieuse; Et celui qui croit en elle ne sera point confus. 7 L’honneur est donc pour vous, qui croyez. Mais, pour les incrédules, La pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient Est devenue la principale de l’angle, Et une pierre d’achoppement Et un rocher de scandale; 8 ils s’y heurtent pour n’avoir pas cru à la parole, et c’est à cela qu’ils sont destinés.

Comparons encore avec la déclaration de Paul: 1 Co 3:11 
Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus–Christ.

Je bâtirai. Les disciples ont proclamé que Jésus était le Christ, c’est-à-dire le Roi légitime d’un royaume promis aux Juifs et dont l’avènement est imminent. L’Eglise, par contre, doit être construite sur le témoignage du Seigneur crucifié, ressuscité d’entre les morts, élevé au ciel et "donné pour chef suprême à l’Eglise". Voir Eph 1:20-23:

20 Il (Dieu) l’a déployée en Christ, en le ressuscitant des morts, et en le faisant asseoir à sa droite dans les lieux célestes, 21 au–dessus de toute domination, de toute autorité, de toute puissance, de toute dignité, et de tout nom qui peut être nommé, non seulement dans le siècle présent, mais encore dans le siècle à venir. 22 Il a tout mis sous ses pieds, et il l’a donné pour chef suprême à l’Eglise, 23 qui est son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en tous.

Le premier témoignage a pris fin. Le témoignage nouveau n’était pas encore prêt à être donné parce que le sang de la nouvelle alliance n’avait pas encore été versé. Cependant, le Seigneur commence à parler de Sa mort et de Sa résurrection (v.21). C’est un événement d’une portée considérable.

Mon Eglise. Le mot église (gr. ekklesia, d’un verbe signifiant appeler hors de) est utilisé pour toute assemblée; il n’implique rien d’autre qu’un rassemblement de personnes convoquées en un lieu quelconque. 
Ainsi Israël, appelé hors d’Egypte, et assemblé au désert; est aussi appelé ekklesia dans Ac 7:38. Israël fut une "église", mais en aucun sens, l’Eglise du N.T. Leur point commun essentiel, c’est avoir été "appelés hors" d’un monde hostile, et par le même Dieu.

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Commentaires de Johnson

#Mt 16:18 Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église.

C’est la première fois que Jésus parle de son Église, et ici il en parle comme étant non encore fondée. Trois termes doivent être notés: (1) Pierre, en Grec Petros, du sens d’une simple pierre, même s’il s’agit d’un rocher; (2) Roc, en Grec Petra, qui est le rocher solide, inamovible, d’une grande masse, éventuellement une falaise, et (3) église, en Grec ekklesia, les "appelés hors de", l’assemblée des croyants, la société organisée de Christ, le royaume des cieux sur la terre. Il n’y a probablement aucun passage dans la parole de Dieu qui ait entraîné plus de discussions.

L’Eglise catholique insiste sur le point que Pierre est le fondement sur lequel est bâtie l’Eglise. La phrase aurait alors le sens: "Tu es une pierre, et sur ce rocher je bâtirai mon Eglise".

(1) Le Sauveur n’a pas dit: "Tu es la pierre sur laquelle je bâtirai, " etc., ou "Tu es un roc, et sur ce roc je construirai." Il y a une grande différence entre les mots grecs Petros (une pierre) et Petra, le roc, une masse rocheuse. 
(2) Chaque saint est une pierre, une pierre vivante. Voir 1 Pe 2:5, déjà cité plus haut :
5 et vous–mêmes, comme des pierres vivantes, édifiez–vous pour former une maison spirituelle, un saint sacerdoce, afin d’offrir des victimes spirituelles, agréables à Dieu par Jésus–Christ.

Note du webmaster: "saint", "croyant", "enfant de Dieu", "chrétien" sont, dans le Nouveau Testament, des synonymes désignant celui qui a, par la foi seule, accepté Jésus-Christ comme Sauveur et comme Dieu. Il n'est nulle part question de "super-chrétiens" pouvant être canonisés pour être déclarés saints et entrer au ciel sur une déclaration faite par des hommes. C'est là une pratique anti-chrétienne et anti-biblique. 

Le Seigneur déclare que Pierre est l’une de ces pierres vivantes, rendu ainsi par sa confession de foi, et qu’il est prêt à être incorporé dans l’église (ekklesia), le temple spirituel formé de pierres vivantes, et bâti sur le rocher. Pour savoir ce que Christ veut dire par rocher, nous devons considérer les versets 18 et 19 dans leur ensemble, et garder l’image entière à l’esprit.

On voit sur cette image: (1) un Bâtisseur, Christ; 
(2) un temple 
qui doit être construit, composé de pierres vivantes, l’église; 
(3) une fondation
 pour ce temple, le rocher; 
(4) les portes 
d’une cité hostile ou d’un pouvoir qui cherchera sa destruction, l’enfer, ou plus correctement, le Hadès, le séjour des morts, la tombe; 
(5) un gardien
 de la porte de l’église, ou temple spirituel, avec ses clefs, Pierre.

La place de Pierre, dans cette figure n’est pas celle de la fondation, mais celle de gardien des clefs. Nous apprenons, par Paul, que: "Personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ." Ceci exclut Pierre ou toute autre plate-forme humaine. 1Co 3:11

Christ est souvent appelé une pierre: 
(1) "la pierre que les bâtisseurs ont rejetée" voir 21:42, Mr 12:10, Lu 20:17 
(2) "la pierre angulaire" Eph 2:20 
(3) "la pierre qui est la principale de l’angle" 21:42, Mr 12:10, Lu 20:17, Ac 4:11, 1Pe 2:7 
(4) "le rocher spirituel" 1Co 10:4

La foi en Christ, maintenue dans le coeur, et confessée des lèvres, est le seul fondement de la vie spirituelle et de l’église. Ceci constituait la différence fondamentale à l’époque apostolique entre les Chrétiens et les incroyants, l’église et le monde. Il en est encore ainsi. L’essence de l’enseignement du NT est que la plate-forme ou fondation de la société Chrétienne, l’Eglise, est de croire que "Jésus est le Christ, le Fils du Dieu vivant". C’est alors la grande confession de Pierre, la foi dans le Rocher Spirituel, la foi qui vient de Christ, croire qu’il est l’Oint de Dieu, le Divin Sauveur.

Les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle.

Les portes de la cité d’où sont toujours venues des armées. Les pouvoirs du hadès sont représentés par ses portes. Le Hadès n’est pas l’Enfer (Géhenne), mais la demeure invisible de la mort, où des portes retiennent ceux qui y sont partis. Juste après ces paroles, le Seigneur parle de sa mort. Six mois plus tard, le Sanhédrin l’a condamné à mort pour avoir fait la même confession que Pierre vient de faire. Voir Mt 26:64-67

Ceux qui l’ont condamné espéraient démontrer que la confession de sa divinité était fausse en l’envoyant au séjour des morts, où ils supposaient qu’il serait retenu, et qui prévaudrait ainsi contre la confession du ROCHER. Il fut envoyé à la croix, mais les portes du séjour des morts ne l’ont point retenu. Le Sauveur vivant, se levant triomphant du tombeau, était la preuve que sa confession et celle de Pierre étaient le rocher inamovible. Le séjour des morts n’a point prévalu.

La réponse au sujet des "clés du royaume" et de lier et délier fera l'objet de la réponse 82.

 

Vieux habits et vieilles outres

La demande était:

Expliquez-moi le passage de la Bible de Marc 2:18-22, où Jésus parle de vieux habits et de vieilles outres. Que veut nous dire ce passage en rapport avec la vie?

Réponse

Pour comprendre ce verset, il est utile de relire tout le passage:
Marc 2:18 Les disciples de Jean et les pharisiens jeûnaient. Ils vinrent dire à Jésus, Pourquoi les disciples de Jean et ceux des pharisiens jeûnent-ils, tandis que tes disciples ne jeûnent point?
19 Jésus leur répondit, Les amis de l’époux peuvent-ils jeûner pendant que l’époux est avec eux? Aussi longtemps qu’ils ont avec eux l’époux, ils ne peuvent jeûner.
20 Les jours viendront où l’époux leur sera enlevé, et alors ils jeûneront en ce jour-là.
21 Personne ne coud une pièce de drap neuf à un vieil habit; autrement, la pièce de drap neuf emporterait une partie du vieux, et la déchirure serait pire.
22 Et personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres; autrement, le vin fait rompre les outres, et le vin et les outres sont perdus; mais il faut mettre le vin nouveau dans des outres neuves.

Jean-Baptiste est le prophète à la charnière de 2 époques différentes: il est encore sous la Loi, mais il annonce déjà la grâce venue par celui "dont il n'est pas digne de délier les souliers".
Ses disciples jeûnaient, par contrition, ceux des pharisiens pour se faire bien voir.

Dans plusieurs paraboles, Jésus se compare à l'Epoux qui attend sa fiancée, l'Eglise. Pendant que Jésus est sur terre, ce n'est pas le moment de pleurer pour ses amis. C'est lorsqu'il aura été crucifié qu'il y aura lieu de pleurer et de jeûner.

Les deux comparaisons qui suivent servent à faire remarquer le changement de dispensation entre la Loi et la Grâce. La Loi est représentée par un vieil habit ou de vieilles outres. L'habit neuf est le nouveau message: personne ne va prendre un morceau de ce nouveau message de salut pour coudre ce morceau à la Loi. Et l'on ne va pas prendre un peu du vin nouveau de l'Evangile, pour essayer de l'adapter au vieux contenant de la Loi.

Ce message est encore pour aujourd'hui où certains ne se sont pas encore affranchis de la Loi et reviennent avec de vieilles interdictions:

Romains 14:1 Accueillez celui qui est faible dans la foi, et ne discutez pas les opinions.
Tel croit pouvoir manger de tout; tel autre, qui est faible, ne mange que des légumes.
Que celui qui mange ne méprise point celui qui ne mange pas, et que celui qui ne mange pas ne juge point celui qui mange, car Dieu l’a accueilli.
Qui es-tu, toi qui juges un serviteur d’autrui? S’il se tient debout, ou s’il tombe, cela regarde son maître. Mais il se tiendra debout, car le Seigneur a le pouvoir de l’affermir.
Tel fait une distinction entre les jours; tel autre les estime tous égaux. Que chacun ait en son esprit une pleine conviction.
Celui qui distingue entre les jours agit ainsi pour le Seigneur. Celui qui mange, c’est pour le Seigneur qu’il mange, car il rend grâces à Dieu; celui qui ne mange pas, c’est pour le Seigneur qu’il ne mange pas, et il rend grâces à Dieu.

Et:
1 Cor 10:25 Mangez de tout ce qui se vend au marché, sans vous enquérir de rien par motif de conscience;
26 car la terre et tout ce qu’elle renferme est au Seigneur.

Ces deux passages règlent leur compte à ceux qui disent que "seule leur façon de faire est la bonne", soit pour l'observation d'un jour de repos, soit pour la nourriture à prendre ou à refuser.

Mais en tout cela il est important de ne pas scandaliser celui qui ne pense pas comme nous
1 Cor 8:13 C’est pourquoi, si un aliment scandalise mon frère, je ne mangerai jamais de viande, afin de ne pas scandaliser mon frère.

 

Les stigmates

Les demandes étaient:

J'ai regardé avec grand intérêt "Stigmata" un film qui m'a plutôt intrigué. J'aimerais savoir si les dernières paroles de Jésus à ses apôtres, sont bien celles qui sont écrites dans tous les livres bibliques. Ou si ses paroles étaient erronées ou déformées par le Vatican qui dit que ses dernières paroles sont une hérésie. Ses paroles revenaient à dire que l'on pouvait croire à Jésus sans qu'il soit besoin de se rendre à l'église pour croire et pour prier. Quelles sont réellement ses dernières paroles? Est-ce qu'il y a différentes paroles? Croyez-vous que le Vatican veut chercher à cacher quelque chose? Si oui, pourquoi?

Réponse sur les stigmates

1. Les stigmates. Je n'ai pas vu ce film, mais j'ai appris qu'il contient de nombreux éléments occultes, notamment ce qui a trait aux stigmates.

Seul Paul a pu dire dans l'épître aux Galates 6.17: "Je porte sur mon corps les marques de Jésus."

Les commentateurs chrétiens sont unanimes: cela veut dire qu'il porte sur son corps les cicatrices des souffrances qu'il a endurées pour servir Christ. Paul portait ainsi les "marques de Jésus", en grec "stigma" mot qui désigne une marque peinte ou tatouée sur le corps. Selon l’usage oriental ancien, les esclaves et soldats portaient le nom ou la marque de leur maîtreou commandant tatouée ou incrustée dans leur corps pour indiquer leur appartenance, et il existait certains adorateurs qui se faisaient marquer de la même manière du signe de leurs dieux.

Aucun passage de la Bible ne dit que des personnes ont reçu sur leur corps des marques identiques aux marques de la crucifixion. Cela relève uniquement des légendes diffusées par l'Eglise catholique, à partir du Moyen Âge.

 

 

 

Généalogie de Jésus et versets difficiles

 

Les questions étaient:

 

Il y a plusieurs choses qui me troublent dans la Bible. Ainsi, les généalogies de Jésus qui sont différentes. Que signifient dans Matthieu et Luc les allusions à Jonas, alors que les autres Evangiles n'en parlent pas?
Dans Luc 22:35, il annule des ordres pour en donner d'autres. Pourquoi de telles contradictions?
Dans Luc 12:51 Jésus dit qu'il apporte la guerre et dans Luc 19:27, il dit de tuer ses ennemis. N'est-il pas un Dieu d'amour ? Alors pourquoi nous ordonne-t-il de tuer?
Que faut-il faire pour comprendre ces versets?

 

Réponse

 

Je vais répondre de mon mieux aux questions, en scindant ces questions en divers points, pour que les explications soient plus claires.

 

1) Les généalogies de Jésus:

 

Les évangiles contiennent deux généalogies. Elles ont été étudiées depuis l'origine, et les commentateurs sont d'accord sur l'essentiel. 
Matthieu, qui a pour but de démontrer que Jésus est "le Roi qui doit venir", fait remonter son ascendance jusqu'à Abraham en passant par David. Il faut noter ici que le mot "engendrer" n'avait pas le sens restrictif actuel et est utilisé pour "descendre de", ce qui explique l'omission de certains noms, ce qui est d'ailleurs conforme à l'usage juif, voir le verset 1 ou Jésus-Christ est le fils de David, fils d'Abraham.

 

Par contre, contrairement à l'usage, Matthieu indique quelque noms de femmes: Thamar et "la femme d'Urie" pour rappeler de graves fautes commises par ces ancêtres. Il mentionne encore Ruth, la Moabite, étrangère aux promesses faites à Israël, mais qui en hérita cependant à cause de sa foi.
Cette généalogie se termine à Joseph, "l'époux de Marie, de laquelle est né Jésus, qui est appelé Christ". Il n'y a pas ici le mot "engendrer", mais Joseph en adoptant Jésus, faisait de celui-ci son héritier, donc ayant droit à la royauté.

 

Dans la généalogie de Luc 3:23-38 la tradition est respectée et aucune femme n'est nommée, Marie non plus. La plupart des commentateurs pensent qu'en fait cette généalogie est celle de Marie, dont le nom, conformément à l'usage juif est remplacé par celui de son époux, Joseph.
Ainsi, tant par l'ascendance de Joseph que par celle de Marie, Jésus est le "Fils de David".

 

2) Le signe de "Jonas"
Aucun Evangile ne rapporte TOUTES les paroles de Jésus, mais les textes sont complémentaires, voir Jean 21:25 "Jésus a fait encore beaucoup d'autres choses; si on les écrivait en détail, je ne pense pas que le monde même pût contenir les livres qu'on écrirait". Il est donc normal que certaines paroles ne soient rapportées que dans l'un ou l'autre évangile.

 

Dans Marc 8:11, alors que les juifs venaient de voire beaucoup de miracles, ils demandent encore un signe, c'est-à-dire une preuve indiscutable. Jésus, connaissant leur incrédulité, leur dit qu'ils n'auront pas d'autre signe, sous-entendu "quel que soit le signe, vous ne croirez pas". Voir dans Matthieu 16 le reproche de Jésus "Vous savez discerner l'aspect du ciel, mais vous ne pouvez discernez les signes des temps". Et Marc ne rapporte pas la suite des paroles de Jésus.

 

Dans Luc 11:29-32, il précise que cette génération recevra un signe, qui sera analogue (et non identique) à celui que Jonas avait été. Matthieu 12:40 précise les ressemblances et les différences: Car, de même que Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre d'un grand poisson, de même le Fils de l'homme sera trois jours et trois nuits dans le sein de la terre.

 

3a) Les 2 messages de Christ
Il faut bien distinguer les deux messages donnés successivement par Jésus. Au début de son ministère, conformément à ce que les prophètes ont prévu, il se présente comme envoyé pour rétablir le royaume (d'Israël). C'est pendant cette période que se placent les missions des 12 et des 70 disciples, lire Matthieu 10, Marc 6 et Luc 9 et 10. Les instructions données alors sont fonction de cette situation: ils devaient partir sans bourse, sans sacs et sans souliers, c'était aux futurs citoyens du Royaume de prendre soin de Ses envoyés.

 

Le Roi n'est pas accepté par la grande majorité (voir Matthieu 11:21 et Luc 10:13 "Malheur à toi Chorazin, malheur à toi Bethsaïda, car si les miracles qui ont été faits au milieu de vous avaient éét faits dans Tyr et dans Sydon, il y a longtemps qu'elles se seraient repenties, en prenant le sac et la cendre". Plusieurs passages annoncent que lorsque le Roi viendra il jugera ceux qui l'ont rejeté, comme dans Luc 19:27. Le plan de Dieu pour Israël n'est pas annulé, mais reporté (voir plus bas, "les 2 retours de Christ").

 

Commence alors la proclamation (Mt 11:28) "Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés et je vous donnerai du repos". Après ce passage clé, vient la proclamation de l'évangile du Royaume des cieux qui sera prêché à toutes les nations, (et pas seulement Israël!) temps pendant lequel le mal et le bien cohabiteront, comme l'ivraie et le bon grain. Dans Luc, le changement se place entre Luc 19:27 et 19:28. Les instructions de Luc 22:36 se rapportent au temps de l'Eglise:Maintenant au contraire, que celui qui a une bourse la prenne et que celui qui a un sac la prenne également, que celui qui n'a pas d'épée vende son vêtement et achète une épée.
Les disciples en auraient besoin, maintenant que Jésus va être arrêté et "mis au nombre des malfaiteurs".

 

Il faut replacer Luc 12:51 dans son contexte qui voici: (versets 49 à 53)
Je suis venu jeter un feu sur la terre, et qu'ai-je à désirer, s'il est déjà allumé? Il est un baptême dont je dois être baptisé, et combien il me tarde qu'il soit accompli! Pensez-vous que je sois venu apporter la paix sur la terre? Non, vous dis-je, mais la division. Car désormais cinq dans une maison seront divisés, trois contre deux, et deux contre trois; le père contre le fils et le fils contre le père, la mère contre la fille et la fille contre la mère, la belle-mère contre la belle-fille et la belle-fille contre la belle-mère. 
Il annonce au verset 50 sa mort sur la croix, qu'il appelle "son baptême". Ce passage est donc une parenthèse dans son message concernant le royaume d'Israël et annonce ce que seront les temps où l'évangile de grâce sera annoncé.

 

3b) Les 2 retours de Christ
Comme il y a deux messages de Jésus a donné successivement, il y aura deux retours de Christ. Le premier sera l'enlèvement de l'Eglise à la rencontre de Jésus dans les airs et la résurrection des justes.
Le second sera son retour en Roi de toute la terre, lorsqu'il posera son pied sur le Mont des Oliviers et rétablira la justice par le jugement et la force. C'est alors que ses ennemis subiront la mort physique, en attendant le Jugement dernier, mille ans plus tard, qui confirmera leur condamnation à l'enfer, pour l'éternité.

 

Autrement dit, Jésus ne nous ordonne nulle part de tuer! Lors de son retour en gloire, c'est Lui-même qui "jugera les nations avec justice" et ceux qui auront refusé son règne iront dans l'"étang de souffre et de feu, qui est la seconde mort".
Pour plus de détails, voir l'étude sur le Retour du Seigneur, dans la section AVENIR des Questions et Réponses.

 

Remarque. Depuis 2000 ans beaucoup de guerres ont été déclenchées par des gens disant agir au mon de Dieu. Rien ne les autorisait à faire une telle déclaration!

 

4) Règles d'interprétation des textes bibliques. Vous trouverez, dans "Un message pour votre coeur" un petit texte"Comment lire la Bible?où les règles à suivre pour l'étude sont rappelées. L'Ecriture expliquée par l'Ecriture peut seule donner des résultats exacts. L'auteur de ce petit texte a aussi écrit deux livres "Des ombres dans la Bible" où il examine un certain nombre de passages difficiles, voir le catalogue www.maisonbible.net

 

5) Concernant les généalogies juives et autres points en relation avec le judaïsme, je vous recommande le livre de Fruchtenbaum "Jésus était Juif" qie vous trouverez sur ce site. Il est passionnant et éclaire bien des points.

 

6) Etude approfondie. Pour mes études bibliques j'utilise, outre des livres sur tel ou tel sujet une Bible Second avec commentaires Scofield et chaînes de références (et d'autres versions occasionnellement), catalogue www.maisonbible.net. En plus, le CD-ROM "Bible OnLine" qui contient environ 50 traductions, plus l'explication du vocabulaire hébreu et grec, de même que des commentaires  est un excellent outil. Il est possible de faire des recherches de mots et de versets. Voyez le catalogue des éditions CLE www.editionscle.com .J'utilise aussi fréquemment "Commentaire biblique du chercheur" de Walvoord et Zuck, éditions Parole de vie Béthel, qui explique et commente tout le Nouveau Testament, verset par verset.

 

Les géants

 

La question était:

 

Je fait une relecture de la Bible et n'ai pas saisi l'origine et la nature des "Nephilims" dans la Genèse. Il me semble qu'ils sont ensuite cités dans Nombres comme étant les fils d'Anak. Pourriez-vous m'éclairer à ce sujet?

 

Réponse

 

Voici deux versets qui parlent de géants:
Genèse 6:4 Les géants étaient sur la terre en ces temps-là. Il en fut de même après que les fils de Dieu furent venus vers les filles des hommes, et qu’elles leur eurent donné des enfants, ce sont ces héros qui furent fameux dans l’antiquité.
Nombres 13:33 et nous y avons vu les géants, enfants d’Anak, de la race des géants; nous étions à nos yeux et aux leurs comme des sauterelles.

 

Le premier verset a donné lieu à beaucoup de spéculations, je recopie ce qu'en disent les commentaires Scofield que vous trouverez dans les Bibles d'étude, voir www.maisonbible.net ou encore sur CD-ROM BibleOnLine des éditions CLEwww.editionscle.com :

 

Certains voient dans ces "fils de Dieu" des anges déchus "qui n’ont pas conservé leur premier état", Jude 1:6-7 "comme à Sodome et Gomorrhe". 2Pe 2:4-9 
Selon cette interprétation, ces anges, en s’introduisant chez les hommes, auraient engendré une race de géants impies. Ge 6:4-6

 

D’autres, considérant que les anges sont asexués, Mt 22:30 interprètent ce passage différemment: les mots "ils en prirent pour femmes" laissent bien entendre qu’il s’agit d’unions durables, donc de mariages entre la descendance de Caïn et la descendance de Seth, l’une impie, l’autre pieuse et jusqu’ici totalement séparées.

 

Approfondissant cette pensée, on peut aussi considérer l’expression "fils de Dieu" comme se référant à tous les croyants, et l’expression "filles des hommes" à tous les impies, sans allusion à leur origine naturelle. Quelle que soit l’interprétation, il est certain que Satan s’efforça de corrompre la race, et d’empêcher la venue du Messie pour racheter l’homme.

 

Mais Dieu épargna un reste fidèle, # Ge 6:8 et se réserva une lignée d’hommes croyants. Il n’existe aucun remède à la rébellion contre Dieu; le jugement prédit par Hénoc devait s’accomplir. Jude 14-15 Ge 7:11 Isa 1:2-7 24-25
(Personnellement, je rejette la première interprétation, celle des "anges déchus").

 

Dans le texte hébreu, le mot traduit par "géant" est "nephyil", d'où l'appellation de Nephilims dans certaines versions.

 

Les géants cités dans d'autres livres de la Bible, ne sont pas des descendants de ceux de Genèse 6:8. Ce sont des membres de diverses peuplades qui ont habité la Palestine autrefois.

 

Voici quelques notes à leur sujet:
Rephaïm 
L’un des peuples pré-israélites qui habitaient la Palestine, parmi ceux que Kedorlaomer vainquit (#Ge 14.5). C’étaient des gens de haute taille (#De 2.21). Dans #Ps 88.11, le nom est rendu par "défunt" et s’applique peut-être aux anciens habitants du pays, morts depuis longtemps. Ils sont aussi désignés dans la Bible comme les Emim (#De 2.10) et les Zamzoumin (#De 2.20).

 

Zamzoummin (zamzoummites) Nom que les Ammonites donnaient aux Rephaïm (#De 2.20).

 

Anaq, anaqites 
Les descendants d’Anaq comptaient parmi les habitants pré-israélites de la Palestine. Leur taille et leur force étaient proverbiales (#De 9.2); les espions envoyés en Canaan par Moïse avaient l’impression d’être des sauterelles comparés à eux (#De 1.28). Ils vivaient dans la région des collines, en particulier à Hébron, d’où Caleb finit par les chasser. On ne sait rien d’eux en dehors de ce qu’en dit la Bible, bien que certains spécialistes considèrent qu’il est fait mention d’eux dans des textes égyptiens du 18e siècle av. J.C., qui les placent dans la catégorie des premiers "Philistins".

 

Manger la chair?

 

J'aimerais savoir le sens des paroles de Jésus lorsqu'il dit que si quelqu'un ne boit ni ne mange respectivement son sang et sa chair, il ne peut avoir la vie éternelle. Cela voudrait-il dire, comme je l'ai entendu dans un sermon, que pour avoir la vie il faut participer à la Cène? Procurerait-elle la vie éternelle?

 

Réponse

 

Relisons les versets que vous mentionnez:
Jean 6:47 En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi a la vie éternelle.
48 Je suis le pain de vie.
49 Vos pères ont mangé la manne dans le désert, et ils sont morts.
50 C’est ici le pain qui descend du ciel, afin que celui qui en mange ne meure point.
51 Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel. Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement; et le pain que je donnerai, c’est ma chair, que je donnerai pour la vie du monde.
52 Là-dessus, les Juifs discutaient entre eux, disant, Comment peut-il nous donner sa chair à manger?
53 Jésus leur dit, En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez son sang, vous n’avez point la vie en vous-mêmes.
54 Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle; et je le ressusciterai au dernier jour.
55 Car ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang est vraiment un breuvage.
56 Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi, et je demeure en lui.
57 Comme le Père qui est vivant m’a envoyé, et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra par moi.
58 C’est ici le pain qui est descendu du ciel. Il n’en est pas comme de vos pères qui ont mangé la manne et qui sont morts, celui qui mange ce pain vivra éternellement.

 

Pour comprendre le sens d'un verset, il faut toujours le replacer dans son contexte, comme nous venons de le faire. Que voulait donc dire ici Jésus? La clé est le verset 47: celui qui croit en moi a la vie éternelle.

 

Comme explication à cette déclaration, il rappelle que les Hébreux ont mangé un pain d'origine miraculeuse, la manne, mais que s'ils ont été nourris, ils sont cependant morts plus tard. Jésus dit qu'il n'en est plus de même maintenant, que pour ceux qui croiront en Lui, il sera un Pain de Vie qui donne la vie éternelle.

 

L'offrande de l'agneau lors de la Pâque en Egypte, où le peuple avait mangé l'agneau et mis son sang sur les linteaux de la porte, avait protégé le peuple. Maintenant Jésus, Agneau divin, allait offrir son Corps - sa chair - et répandre son Sang sur le poteau de la croix.

 

C'est là le sens qu'il faut donner à ces versets: celui que croit en Lui, qui s'approprie personnellement le don de Dieu, c'est-à-dire le corps brisé et le sang répandu sur la croix et qui croit que par ce sang il est racheté, vivra éternellement.

 

J'ajoute ici un extrait des commentaires de Matthew Henry, qui exprime fort bien ceci:

 

(...) tous les précieux bienfaits de la rédemption, le pardon du péché, l’adoption par Dieu, le chemin du trône de la grâce, les promesses de l’alliance, et la vie éternelle. Celles-ci sont appelées la chair et le sang de Christ, parce qu’elles sont acquises par son corps rompu, et son sang répandu. Egalement parce qu’elles sont la nourriture et la boisson de nos âmes. 
Manger cette chair et boire ce sang signifient croire en Christ. Nous sommes participants de Christ et de ses bienfaits par la foi. L’âme qui reconnaît sincèrement son état et ses besoins y trouve tout ce qui peut contribuer à calmer la conscience, et engendrer la vraie sainteté dans le rédempteur, Dieu manifesté dans la chair. 
Nous vivons par Christ, comme nos corps vivent par notre nourriture. Nous vivons par lui, comme les membres par la tête, les branches par la racine; parce qu’il vit nous vivrons aussi.

 

Femmes voilées

La question était:
Pourquoi Paul a-t-il dit cette parole: Est-il convenable qu'une femme prie Dieu sans se voiler la tête?

Réponse

Paul parle du voile de la femme dans 1 Corinthiens 11, dans les versets 5 à 15, ceci dans un chapitre traitant de l'ordre dans l'Eglise. Je recopie tout le passage, depuis le verset 3:

3 Je veux cependant que vous sachiez que Christ est le chef de tout homme, que l’homme est le chef de la femme, et que Dieu est le chef de Christ.
4 Tout homme qui prie ou qui prophétise, la tête couverte, déshonore son chef.
5 Toute femme, au contraire, qui prie ou qui prophétise, la tête non voilée, déshonore son chef, c’est comme si elle était rasée.
6 Car si une femme n’est pas voilée, qu’elle se coupe aussi les cheveux. Or, s’il est honteux pour une femme d’avoir les cheveux coupés ou d’être rasée, qu’elle se voile.
7 L’homme ne doit pas se couvrir la tête, puisqu’il est l’image et la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l’homme.
8 En effet, l’homme n’a pas été tiré de la femme, mais la femme a été tirée de l’homme;
9 et l’homme n’a pas été créé à cause de la femme, mais la femme a été créée à cause de l’homme.
10 C’est pourquoi la femme, à cause des anges, doit avoir sur la tête une marque de l’autorité dont elle dépend.
11 Toutefois, dans le Seigneur, la femme n’est point sans l’homme, ni l’homme sans la femme.
12 Car, de même que la femme a été tirée de l’homme, de même l’homme existe par la femme, et tout vient de Dieu.
13 Jugez-en vous-mêmes, est-il convenable qu’une femme prie Dieu sans être voilée ?
14 La nature elle-même ne vous enseigne-t-elle pas que c’est une honte pour l’homme de porter de longs cheveux,
15 mais que c’est une gloire pour la femme d’en porter, parce que la chevelure lui a été donnée comme voile ?

Il faut premièrement relever qu'il s'agit de la prière dans une assemblée publique. Ce n’est pas le cas de la prière privée, avec d’autres femmes ou sa propre maisonnée.

En fonction des coutumes et des idées qui existaient en Orient à cette époque, le voile était considéré comme un insigne de subordination, et de ne pas le porter voulait dire que la femme n’avait aucun respect pour son mari. Comme actuellement le respect de la femme pour l'homme ne s'affiche plus par les vêtements, cette prescription n'est plus nécessaire.

Pour une information plus complète, voici, ci-dessous, un extrait du "Commentaire biblique du chercheur", de Walvoord et Zuck, éditions Parole de Vie, Béthel, qui analyse ce passage.

*******************

11.5, 6. Bien qu'on ne puisse pas l'affirmer sans équivoque, la prépondérance de la preuve indique toutefois que c'était, au premier siècle, une coutume universelle pour les femmes de se couvrir la tête en public, aussi bien dans la culture juive (3 Maccabées 4.6 [livre apocryphe]; Mishna, Ketuboth, 72a-b) que dans la gréco-romaine (Plutarque, Oeuvres morales, 3. 232c; 4. 267b; Apulée, L'Âne d'or, 11.10). 
La nature de ce voile variait cependant considérablement (Ovide, L'Art d'aimer, vol. 3, p. 135-65), mais c'était communément une partie du vêtement extérieur que l'on remontait sur la tête comme un capuchon.
Il semble que le slogan corinthien, «tout m'est permis» avait également été appliqué aux réunions de l'Église, et les Corinthiennes avaient exprimé ce principe en se débarrassant de leur tenue distinctive. Ce qui est plus important, c'est qu'elles semblent avoir aussi rejeté le concept de la subordination dans l'Église (et peut-être aussi dans la société) et en même temps tout symbole culturel (p. ex. le fait de se couvrir la tête) qui aurait pu y être attaché.
Selon Paul, si une femme enlevait son voile, ce n'était pas un acte de libération mais d'avilissement. Elle pourrait tout aussi bien se raser la tête, signe de disgrâce (Aristophane, Les Thesmophories, 837). En agissant ainsi, elle se déshonorait elle-même et déshonorait aussi son chef spirituel, l'homme.

11.7-9. L'homme, d'un autre côté, ne devait pas se couvrir la tête, puisqu'il est l'image et la gloire de Dieu. Paul fonde sa conclusion sur Genèse 1.26, 27. La gloire et l'image de la femme proviennent de celles de l'homme (son mari) (1 Co. 11.8) et lui sont complémentaires (v. 9).
L'homme était donc le représentant autorisé de Dieu, qui trouva dans la femme faite par Dieu une alliée dans l'accomplissement de son rôle (Ge. 2.18-24). Dans ce sens, elle est, en tant qu'épouse, la gloire de l'homme, son mari. Si une femme mariée abandonnait ce rôle de complémentarité, elle abandonnait également sa gloire, et, pour Paul, une femme qui ne se voilait pas la tête manifestait symboliquement cet esprit.

11.10. Paul présente une troisième raison (la première étant l'ordre divin : Dieu, Christ, l'homme, la femme, v. 3-6; la deuxième, la création, v. 7-9) pour laquelle il ne devrait pas y avoir d'insubordination féminine dans l'Église. Les anges étaient spectateurs de l'Église (4.9; Ép. 3.10; 1 Ti. 5.21; cf. Ps. 103.20, 21). Si une femme exerçait sa liberté de participation dans l'Église sans avoir la tête couverte, la marque de son autorité (exousia, un terme libérateur; cf. 1 Co. 7.37; 8.9; 9.4-6, 12, 18),elle discréditait la sagesse de Dieu (Ép. 3.10).

11.11, 12. L'homme et la femme, dans une interdépendance mutuelle, se complètent l'un l'autre et glorifient Dieu (cf. 10.31).Ni l'un ni l'autre ne devrait être indépendant ou se croire supérieur à l'autre. La subordination de la femme n'est pas équivalente à une infériorité. Intrinsèquement, l'homme n'est pas supérieur à la femme. Ève est venue d'Adam, mais chaque homme qui naît dans ce monde sort du sein d'une femme (11.12) Dieu les a créés tous les deux, et l'un pour l'autre.

11.13-15. Paul avait fondé son raisonnement précédent pour le maintien du voile comme expression de la subordination de la femme sur des arguments découlant de la révélation spéciale. Il se tourne maintenant vers la révélation naturelle (cf. Ro. 1.20) pour énoncer un quatrième argument soutenant sa recommandation. L'humanité fait instinctivement la distinction entre les sexes de plusieurs façons, l'une d'entre elles étant la longueur des cheveux. Les exceptions à cette règle générale étaient dues à la nécessité (p. ex. Apulée, L'Âne d'or, 7.6, «pour s'enfuir déguisée») ou à la perversité (Diogène Laërce, Biographies, 6. 65). Ce n'était pas tellement une longueur de cheveux quelconque que Paul avait à l'esprit que la différenciation entre l'homme et la femme. Les Spartes, par exemple, avaient les cheveux jusqu'aux épaules (cf. Lucien, Les Fugitifs, 27), et ils les attachaient d'ailleurs pour le combat (Hérodote, Histoire, 7. 208, 9); mais personne ne les trouvait efféminés pour autant.
Les longs cheveux étaient une gloire pour la femme, puisqu'ils exprimaient visiblement la différenciation des sexes. C'est ce que Paul voulait faire ressortir en disant que la chevelure lui avait été donnée comme voile. La révélation naturelle confirmait qu'il était tout à fait convenable pour une femme de porter un voile (cf. Cicéron, À propos des devoirs, 1. 28. 100). Elle avait un voile naturel et devrait garder l'habitude de porter un voile supplémentaire dans les réunions publiques.

Certains commentateurs disent toutefois que le mot grec anti, traduit par «comme» (c.-à-d. «pour» ou «en guise de»), devrait être traduit par son sens plus normal de «à la place de». Selon ce point de vue, les cheveux d'une femme lui ont été donnés à la place d'un voile, car ils sont en eux-mêmes un voile. Les femmes pouvaient donc prier si elles avaient de longs cheveux, mais non si elles avaient les cheveux courts. Ce point de vue n'explique cependant pas l'acte de se couvrir ou de se découvrir la tête, mentionné dans 1 Corinthiens 11.5, 6. 11.16.

Le cinquième argument de Paul pour le maintien du statu quo à l'égard du port du voile venait de l'habitude de l'Église universelle. Paul n'essayait pas d'imposer aux Corinthiens un nouveau comportement, mais simplement de mettre un frein aux abus individuels et complaisants au nom de la liberté. Comme dans le cas des viandes sacrifiées aux idoles (8.1-11.1), Paul s'occupe du sujet immédiat, mais met également le doigt sur la source du problème : la recherche de l'intérêt personnel, qui n'était pas disposée à se subordonner aux besoins des autres (cf. 10.24) ou à la gloire de Dieu (10.31). Le rejet du voile était un acte d'insubordination qui discréditait Dieu.

Pour savoir si les femmes devraient aujourd'hui porter un chapeau dans les réunions de l'Église, il faut déterminer si l'habitude du port du voile au premier siècle doit être comprise comme une pratique devant s'appliquer également à l'époque actuelle. Plusieurs commentateurs pensent que c'est aujourd'hui le principe de la subordination (et non l'ordre de porter un chapeau) qui est le point principal de ce passage. Le but pour lequel les femmes portent aujourd'hui des chapeaux, pour la mode, est bien différent de celui du premier siècle.

 

Se couper la main?

La question était:
Un jeune homme a acheté une scie circulaire, et il s'est coupé la main pour obéir au principe: «Si ta main droite est pour toi une occasion de chute, coupe-la et jette-la loin de toi»
Je vous pose donc la question: si la Bible est la Parole de Dieu, il faut la mettre en pratique... Et si l'on conteste le sens littéral de ce terrible passage, pourquoi ne pas en contester d'autres, ce qui fait tomber la Bible au rang d'un livre profane d'où chacun peut retenir ce qui lui plaît ou rejeter ce qui lui déplaît?»
(Question posée à la rédaction de la revue "Le Témoin A.B." et réponse donnée par sa rédaction)

Réponse

L'incident relevé dans ce quotidien sous le titre «La Bible le dit» ne peut manquer de jeter le discrédit sur la Parole de Dieu face à un public à la fois avide de sensationnel et rempli de préjugés quant à la foi. Je comprends toutefois votre désarroi.

Pour une saine exégèse biblique, il faut toujours tenir compte du contexte du passage examiné; et cela d'autant plus pour un verset qui surprend, comme Matthieu 5:30. L'adage «Sortir un texte de son contexte peut devenir un prétexte» se vérifie une fois de plus dans la démarche de ce journaliste, peut-être tout heureux de mettre en évidence une apparente anomalie du texte biblique pour mieux le dénigrer ensuite.

Or quel est le contexte immédiat de Matthieu 5:30? Le paragraphe en question traite de l'adultère. Au verset 29 nous lisons:«Si ton oeil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le...» Je vous pose la question: Comment se fait-il que, dans un monde où nous sommes constamment confrontés à la convoitise des yeux, tant de chrétiens aient aujourd'hui encore deux yeux? N'y a-t-il pas déjà là un indice montrant que l'application littérale de cette parole de l'Evangile ne pourrait appartenir qu'à un cadre très différent du nôtre et à un environnement qui dépasse notre imagination?

Et ne serait-ce pas jeter un discrédit sur l'Evangile que de l'abaisser au niveau de la loi islamique qui, en notre XXIe siècle, ordonne que l'on coupe la main du voleur surpris en flagrant délit?

Un peu plus loin le Seigneur reparle de l'œil, un oeil qui, s'il est en mauvais état, plonge tout l'être dans les ténèbres (6:22-23). Or ici le Seigneur ne fait pas seulement allusion à la cécité physique mais avant tout aux ténèbres spirituelles du péché: manque de discernement, aveuglement sur soi-même, séduction de l'occultisme ou des esprits démoniaques. L'application spirituelle de ces exhortations prime donc sur leur application littérale.

Autre élément du contexte, les versets 38 à 44 de ce chapitre 5. Avant d'exhorter les sujets de son futur royaume à aimer leurs ennemis, le Seigneur leur dit: «Si quelqu'un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l'autre» (v. 39). En d'autres termes, va au-delà des exigences de ton adversaire pour gagner son cœur. Or ne vaudrait-il pas mieux que nous cherchions à gagner le cœur de notre adversaire en lui démontrant des sentiments de paix et de pardon, avant qu'il en vienne aux mains?

Et pour revenir à la main droite devenue occasion de chute, que de chrétiens ont été conduits à abandonner certaines activités pour que leur main ne serve plus la cause de l'enfer, mais celle de Christ!

J'en arrive maintenant au contexte général de Matthieu 5, 6 et 7, que nos Bibles intitulent le Sermon sur la Montagne. Une foule s'était assemblée sur une colline dominant le lac de Tibériade; et Jésus commença son discours par les Béatitudes (5:1-12). Le cadre enchanteur où il les prononça porte aujourd'hui le nom de mont des Béatitudes. Puis il énonça les caractéristiques de son royaume sur la terre - paix, félicité, équité, justice, honnêteté, connaissance de Dieu — des caractéristiques qui contrastent avec la mentalité de la société humaine axée sur l'orgueil et l'intérêt propre. Mais le Seigneur ne s'en tint pas là; en dénonçant les abus des gens religieux de l'époque, il montra à ses disciples qu'il attendait autre chose de leur part; il les invitait à vivre sur un niveau moral infiniment plus élevé, ce que soulignent les petites phrases qui reviennent constamment dans ce discours: «Car je vous le dis... Mais moi je vous dis... Si votre justice ne surpasse... Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait.»

Si le Seigneur parlait de perfection, il va sans dire qu'il s'agissait d'une perfection qui n'était pas d'ici-bas, parce que le royaume des cieux n'avait pas encore été institué sur notre terre. Tout au contraire, les Juifs n'ont rien voulu des préceptes de ce royaume, et ils ont rejeté son Roi en le crucifiant. Et après vingt siècles l'humanité se détourne plus que jamais de ces principes; elle est trop fière pour s'incliner devant les prérogatives d'un royaume où les grands de ce monde sont évincés par les affligés, les débonnaires et les miséricordieux (5:4-7). Cependant le jour viendra où Christ le Roi dominera sur la planète Terre. Il sera acclamé comme «juge des nations et arbitre d'un grand nombre de peuples» (Esaïe 2:4). Et le monde sera rempli «de la connaissance de l'Eternel, comme le fond de la mer par les eaux le couvrent» (Esaïe 11:9). Alors une hypothétique application littérale du Sermon sur la Montagne s'estompera devant les réalités du royaume de Christ sur terre. Car dans cet environnement sanctifié proche de la perfection, la tentation n'existera plus pour les fils du royaume. Ne bénéficieront-ils pas d'un corps de résurrection aussi parfait que celui de Christ ressuscité ? Le mal n'aura plus de pouvoir sur eux et ils seront affranchis de tout désir malsain; aussi n'auront-ils même pas l'idée de se mutiler pour corriger leurs mauvais penchants. Tout au contraire ils jouiront des récompenses promises dans les Béatitudes et de la perfection évoquée dans le Sermon sur la Montagne.

Nous voici donc bien loin d'une application littérale des propos de Matthieu 5 à 7. Leur application morale, infiniment plus importante, nous concerne au premier chef. De criants abus - où l'hypocrisie religieuse heurte gravement les âmes - caractérisent la société contemporaine, et cela à un degré bien plus élevé qu'il y a vingt siècles. Il nous incombe donc de relever le défi en honorant le Seigneur et en vivant selon les principes d'honnêteté et de justice énoncés en Matthieu 5 à 7. Le royaume des cieux sur la terre appartient à l'avenir, mais la nouvelle naissance a déjà fait de nous des membres de ce royaume. Nous avons donc à nous comporter en dignes sujets du Roi que nous aimons. Suivons-le en observant ses exhortations contenues en Matthieu 5 à 7 comme dans tant d'autres passages bibliques. Et si aujourd'hui nous sommes rejetés avec lui, nous savons que dans la mesure où nous demeurerons fidèles, nous régnerons avec lui un jour (2 Timothée 2:12).

II ne faut jamais faire dire à la Bible ce qu'elle ne dit pas. Toutefois, il nous incombe de rechercher les «perles» cachées derrière les mots imprimés dans le texte; des mots qui font toujours appel à notre cœur et à notre conscience.

Nous voici donc bien loin de la mutilation physique à laquelle s'est malencontreusement livré le jeune homme évoqué au début; après avoir lu la Parole de Dieu, il n'a pas bénéficié d'un enseignement équilibré qui l'aurait éclairé; peut-être n'y avait-il personne pour le lui dispenser, et c'est aussi là le drame!

 

Le mot «génération»

La question était:
Dans Luc 21, Jésus annonce des événements épouvantables et ajoute: "Cette génération ne passera pas, que tout cela n'arrive". Comment comprendre le mot génération?
(Cette question a été posée à la rédaction de la revue "Le Témoin AB". Nous remercions l'éditeur d'avoir autorisé la publication de la réponse.)

Réponse

De toute évidence, beaucoup de nos contemporains se posent des questions au sujet de l'accomplissement des prophéties, et nous comprenons votre perplexité par rapport aux textes de Luc 21:27,32 et Matthieu 16:28 que vous citez. Vous avez bien fait de vous référer au contexte du passage de Luc 21, et en particulier à ce verset 27 qui fait allusion au glorieux retour du Seigneur. Peut-être vous êtes-vous aussi arrêté à la prophétie des versets 29-31 où Jésus reprend l'image du figuier pour dépeindre le réveil national d'Israël; dans ce passage, il ajoute la mention «et tous les arbres», allusion indéniable à un phénomène contemporain coïncidant avec la restauration d'Israël, celui du réveil du nationalisme chez de nombreux peuples.

L'association des flashes prophétiques de Luc 21:29-32 a poussé bien des chrétiens à en tirer une déduction prématurée: puisqu'une génération peut être assimilée à une période de quarante ans – l'Ancien Testament le fait à diverses reprises; ex. Nombres 32:13 – la renaissance d'Israël (le figuier) en 1948 ne pouvait qu'appeler le retour de Christ en 1988! Mais avaient-ils raison dans cette interprétation?

S'il est vrai que le retour du Seigneur s'approche d'année en année, le fait même dont parle Luc 21:27 doit néanmoins être précédé d'une série d'événements d'importance (comme l'enlèvement de l'Eglise et les jugements apocalyptiques), des événements auxquels la plupart des commentateurs de l'Ecriture attribuent une période minimale de sept ans. Si donc la génération dont le Seigneur parle en Luc 21:32 devait commencer en 1948 et durer quarante ans, il aurait fallu parler d'abord de 1981 pour l'enlèvement de l'Eglise puis de 1988 pour l'avènement du Seigneur.

C'est dire que le mot génération peut avoir un autre sens, et que la durée d'une génération au sens biblique du terme est de caractère extensible. Certains sont même allés très loin, assimilant une génération à la période d'un siècle, en s'appuyant notamment sur Genèse 15:13 et 16, qui mentionne successivement quatre cents ans puis quatre générations, les deux périodes concernant apparemment le même laps de temps *.

Face à la diversité des interprétations, je pense qu'il est temps d'examiner le sens étymologique de l'expression "génération", dans les textes originaux. Le mot hébreu tol'doth signifie avant tout procréation, production, et est traduit soit par génération, origine, postérité, ou même histoire; ce terme a donc plusieurs sens. Ainsi quand Moïse introduit le Psaume 90 par les mots: «Seigneur! tu as été pour nous un refuge, de génération en génération», il a à l'esprit toute la période s'étendant d'Abraham à la sortie d'Egypte.

Le mot grec genea de Matthieu 17:17 est traduit par génération (Darby, TOB) ou par race (Segond, Synodale, la Colombe, etc.). Ailleurs, en Luc 11:50-51 par exemple, le Seigneur prédit qu'il sera «demandé compte à cette génération du sang de tous les prophètes qui a été répandu depuis la création du monde»; or il envisageait par ces paroles les souffrances endurées par le peuple juif à travers les siècles, et non celles de ses seuls contemporains des années trente de l'ère chrétienne.

Il me semble que le Nouveau Dictionnaire Biblique répond très directement à la question posée par notre correspondant. Au départ du mot génération et au sujet de Luc 11:50-51, il explique: «Cette génération... par quoi il faut entendre sans doute race, car c'est toute la race qui est coupable, et non pas seulement les contemporains de Jésus. De même Jésus annonce en Luc 21:32: «Cette génération ne passera point, que tout cela n'arrive». Ceci semble avoir deux sens. La génération même qui avait crucifié le Christ a vu la destruction de Jérusalem et la déportation hors de la Palestine annoncée dans les versets 20-24; d'autre part, c'est un fait que cette race durera jusqu'au retour glorieux du Seigneur et verra s'accomplir tout le reste du chapitre.» (Nouveau Dictionnaire Biblique, édition Emmaüs).

En guise de conclusion, rappelons qu'on ne peut pas dater les événements au départ du mot génération. Le Seigneur l'a précisément stipulé en rapport avec son prochain retour: «Ce n'est pas à vous de connaître les temps ou les moments que le Père a fixés de sa propre autorité» (Actes 1:7). Bien que le retour de notre bien-aimé Sauveur soit pour nous une transcendante et très heureuse perspective, il ne nous incombe pas de chercher à la placer dans le calendrier, mais plutôt à nous y préparer, selon les paroles du bon vieux cantique : «Comme si c'était aujourd'hui».



29/07/2011
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