Notre-dame-de-lourde-créateur-francois-partie-01 et 2

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UNE VIE SAINTE ET COMMENT VIVRE UNE TELLE VIE


UNE VIE SAINTE ET COMMENT VIVRE UNE TELLE VIE

Mes pensées me ramènent souvent à trois paroles contenues dans l'évangile de Jean.

La première parle de vie : «  Si un homme ne naît d'eau et d'Esprit, il ne peut voir le royaume de Dieu » (Jean 3, 5). La seconde parle de plénitude de vie : «  Celui qui boira de l'eau que je lui donnerai, n'aura jamais soif ; au contraire l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau jaillissant en vie éternelle. » (Jean 4, 14). La troisième parle de surabondance de vie : «  Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive. Celui qui croit en moi, des fleuves d'eau vive découleront de lui » (Jean 7, 38).

Ces paroles nous montrent que lorsque Dieu donne la vie, il veut la donner avec abondance et sans la marchander à chacun de ses enfants. Dans les pages précédentes, nous avons vu cette vie divine remplissant la vie du chrétien ; nous allons maintenant la voir déborder de son coeur.

En effet, un des caractères essentiels de la vie sainte, c'est qu'elle tend à se répandre autour d'elle. La sainteté n'est jamais égoïste. Elle veut se communiquer au dehors. Pour elle comme pour Jésus-Christ, il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir. Le chrétien vraiment consacré se réjouit d'être sauvé, mais il n'oublie pas que, s'il s'est sauvé, c'est pour servir. Et plus les bénédictions qu'il a reçues sont glorieuses, plus s'accroît son désir de les faire partager à d'autres. Son zèle à faire connaître autour de lui l'amour de Dieu donne la mesure de sa consécration.

Qu'est-ce que la sainteté d'un homme qui ne fait aucun effort pour arracher ses frères à la perdition ? Que peuvent bien valoir sa joie et sa paix, si toutefois il les possède ?

La vraie consécration produit nécessairement une charité intense ; elle allume chez le croyant l'amour passionné des âmes. Il ne peut en être autrement. Le disciple authentique de Jésus ne vit plus pour lui-même ; il devient, auprès des hommes, le témoin, l'ambassadeur de son maître. Il veut être comme lui, un sauveur d'âmes et marcher sur les traces bénies de Celui qui est venu chercher et sauver ce qui était perdu.

Donner la vie, quel noble, quel saint désir que celui-là ! Mais comment le réaliser ? Sera-ce en comptant sur l'énergie de notre volonté, les lumières de notre expérience, la ténacité de nos efforts ? Non, car se serait s'exposer à de bien cruelles déceptions. Pour sauver des âmes, il nous faut recevoir le don du Saint-Esprit. Voilà cher lecteur, ce que vous avez, peut-être, besoin d'apprendre. Vous voulez gagnez des coeurs à Jésus-Christ, vous le voulez avec opiniâtreté, et pourtant jusqu'ici votre travail semble avoir été vain auprès du Seigneur ; vaines vos paroles, vos conversations, vos prédications ; vaines toutes les heures, toutes les journées employées au service de votre maître. Vous avez fait de votre mieux et vous n'avez pas réussi. Vous vous demandez ce qui a bien pu vous en empêcher.

Eh bien ! La raison, la voici : il vous manque encore une chose, le don du Saint-Esprit. Pour faire l'oeuvre de Dieu, il nous faut avoir le Saint-Esprit de Dieu.

Jésus-Christ lui-même est un exemple frappant de cette vérité. Sa vie avait toujours été parfaitement sainte, pure, sans aucun péché, sans aucune tache, toute pénétrée de l'Esprit de Dieu, depuis le moment de sa naissance jusqu'à l'heure où il brisa ce long silence de trente années pour prêcher l'Evangile du salut ; mais avant d'accomplir cette mission, le Christ eut à recevoir ce baptême spécial de Saint-Esprit. Il descendit dans les eaux du Jourdain et, comme il en ressortait, les cieux s'ouvrirent et l'Esprit de Dieu descendit et reposa sur lui sous la forme d'une colombe. Alors, il commença à prêcher.

Après le maître, voyons les disciples. C'étaient des hommes de Dieu qui avaient vécu longtemps dans l'intimité de Jésus. Ils l'avaient vu mourir, ils l'avaient vu ressusciter des morts. Mais ni leur connaissance personnelle de Jésus, ni leur amour pour lui, ni les richesses de leur expériences ne les auraient rendus capables d'être les témoins de leur Maître au sein de leur génération. Pour être à la hauteur d'une si noble mission, il leur fallait autre chose : «  Vous recevrez, leur avait dit Jésus, la puissance du Saint-Esprit qui descendra sur vous. » (Act. 1, 8). Ils ne pouvaient travailler avec succès avant d'avoir reçu cette force ; aussi Jésus leur recommande-t-il de rester dans la ville, jusqu'à ce fussent revêtus de la puissance d'en haut (Luc 24,49). Ils attendirent donc ; et le jour de la pentecôte était arrivé, ils étaient tous ensemble réunis, et tout à coup, il se produisit, venant du ciel un bruit semblable à un vent impétueux, bruit qui remplit toute la maison où ils se trouvaient ; «  il leur apparut alors, séparées les unes des autres, des langues ressemblant à des flammes ; il s'en posa une sur chacun d'eux ; et ils furent tous remplit du Saint-Esprit » (Act. 2, 1-4). C'est avec la puissance de cet Esprit que Pierre prit alors la parole, et ce jour-là trois mille personnes se convertirent.

Ces exemples prouvent clairement que, pour travailler à l'oeuvre de Dieu et pour gagner des âmes à Jésus, le don du Saint-Esprit est indispensable. La vie débordante, les « fleuves d'eaux vives » ne sont possibles que par son moyen. Il faut donc cher lecteur, pour que vos efforts ne restent pas stériles, que vous soyez remplit du Saint-Esprit.

Mais me direz-vous, n'ai-je pas reçu cet Esprit-là au moment de ma conversion ? Et l'Esprit qui m'a sauvé, qui m'a régénéré n'est-il pas identique à celui qui donne la puissance sur les âmes ? Oui, certainement, il n'y a pas deux Esprit de Dieu, et sous des manifestations différentes, c'est toujours la même force divine qui agit en nous. Il n'en est pas moins que la parole de Dieu nous autorise à distinguer l'oeuvre de l'Esprit dans la régénération qui est l'enfance de la vie spirituelle et dans la sanctification qui en est la maturité. Dans un sens, tout chrétien possède le Saint-Esprit.

«  Si un homme n'a pas l'Esprit de Christ, il n'est point à lui », a dit Saint Paul. Mais dans un autre, tout chrétien n'est pas nécessairement remplit du Saint-Esprit. C'est cette nouvelle mesure de l'Esprit de Dieu qui fait déborder nos coeurs d'amour, qui fait de nous des serviteurs vraiment utiles et que, hélas ! bien des disciples de Jésus ne possèdent pas. C'est à ce point de vue que l'on peut dire d'eux : ils n'ont pas encore reçu le Saint-Esprit.

Il convient aussi de remarquer que cette réception de l'Esprit marque la vie du croyant un moment très spécial. Il y a eu dans le passé une pentecôte historique, un Bethléem historique, un Gethsémané historique. Tous ces événements doivent se produirent dans le coeur dans chaque enfant de Dieu et passer dans leur expérience. Et puisqu'il y a eu une pentecôte historique où l'Esprit de Dieu a été répandu sur son Eglise, dans toute sa plénitude, il peut et il doit y avoir aussi une pentecôte individuelle, où le même Esprit entre dans mon âme et me pénètre d'une joie, d'une force, d'une paix que je n'avais jamais connues jusqu'alors.

Quels sont les effets de cet Esprit ? Il y aurait là-dessus beaucoup à dire, car le Saint-Esprit change tout, transforme tout, crée tout, fait toute une révolution dans le coeur de l'homme. Nous ne pouvons ici qu'esquisser son oeuvre dans ses traits principaux.

 

1°) Il nous donne un nouveau courage pour être les témoins de notre Maître. Pleins du Saint-Esprit, «  nous ne pouvons pas ne point parler de ce que nous avons vu et entendu » (Act. 4, 20). Voyez Jérémie. Il avait accepté une mission bien difficile, une des plus ardues que Dieu eût jamais confiée à un de ses serviteurs. Eh bien ! la parole de l'Eternel devient en lui comme un feu brûlant caché dans ses os. Il voudrait se taire, mais il ne peut se contenir (Jér. 20, 9).

Voyez Pierre. Lui qui tremblait jadis devant les railleries d'une servante, paraît devant le Sanhédrin avec une telle hardiesse que les Anciens et les Scribes restent muets d'étonnement. Le faible et timide Simon, fils de Jonas, est devenu l'apôtre Pierre, l'homme indomptable de la Pentecôte.

Regardez Paul s'écriant : «  c'est une obligation qui m'est imposé, et malheur à moi si je ne prêche pas l'Evangile ! » ( 1 Cor. 9, 16).

Le courage de Jérémie, de Pierre, de Paul, voilà ce qu'il nous faut pour être des témoins fidèles de Jésus, partout où nous sommes, au salon, au bureau, à l'atelier, en chemin de fer, dans la rue. Ah ! nous avons peur, peut-être. Nous pensons aux railleries, aux quolibets, aux insultes qui vont pleuvoir sur nous. Ami lecteur, pensez aux apôtres du Christ ; vous pouvez avoir leur courage. Demandez seulement à Dieu de vous donner son Saint-Esprit.

2°) Avec un nouveau courage, l'Esprit de Dieu nous donne une nouvelle sagesse, ici encore les apôtres sont nos modèles, car leur sagesse est tout aussi remarquable que leur courage. A Iconium, nous dit le livre des Actes, ils parlèrent de telle sorte que Juifs Grecs devinrent croyants en grand nombre. Comme, à notre époque, nous avons besoin de cette sagesse ! Et comme «  le zèle sans connaissance » est à redouter ! Que s'agit-il de faire en effet ? Secouer les indifférents, convaincre les incrédules, ramener les égarés dans le bon chemin, réconforter les découragés, consoler ceux qui pleurent, être un guide pour ceux qui doutent. En face d'une mission si belle mais si difficile, nous nous écrions avec désespoir : «  Qui est suffisant pour ces choses ? » Mais nous retrouvons toute notre confiance en pensant que notre «  pouvoir » est en Dieu. Il peut faire abonder sa grâce en nous, afin que nous puissions nous-mêmes abonder en toute bonne oeuvre. Avec l'ordre, le père céleste donne toujours la puissance de l'accomplir. N'essayons donc pas d'entreprendre une tâche quelconque sans le secours de Dieu. Abandonnons-la plutôt que de nous reposer sur nos propres forces, ou plutôt attendons d'être «  revêtus de la vertu d'en haut ». Est-ce à dire que nous devons attendre longtemps ? Non, Dieu veut nous donner son Saint-Esprit, maintenant.

3°) L'Esprit de Dieu donne à la parole du témoin du Christ un caractère de puissance extraordinaire. Voyez la prédication des Apôtres. Elle est loin d'être populaire, puisqu'elle fait d'eux des objets de mépris ou de haine. Mais elle ne passe jamais inaperçue. Elle fixe et retient l'attention. Quand Pierre ou Paul parlent, que ce soit à de grandes foules ou à quelques individus, ils sont toujours écoutés. C'est que ces hommes, «  prêchent les choses qui sont de Dieu », sont remplit de l'Esprit de Dieu. Il y a ici plus que cette éloquence humaine qui émeut ou qui charme ; il y a cette «  démonstration d'esprit et de puissance », ce glaive spirituel qui pénètre jusqu'aux racines de notre nature et qui opère dans les âmes des miracles d'amour et de pureté. Si nous voulons que nos prédications, nos conversations, nos paroles aient ce résultat, demandons à Dieu de répandre sur nous son Saint-Esprit.

Ici se pose une question. Que dois-je faire pour obtenir ce nouveau baptême du Saint-Esprit ? Pour cela, voici les conditions qu'il faut remplir :

 

1°) Etre tout d'abord obéissant. «  Le Saint-Esprit est donné par Dieu à ceux qui lui obéissent. » (Act. 5, 32). Il est évident que Dieu ne peut nous donner son Esprit pour accomplir notre volonté propre. Le pouvoir divin ne peut être mis au service que de la volonté divine. «  O Dieu, que ta volonté soit faite et non pas la mienne ! », voilà la prière du coeur vraiment obéissant.

2°) Ne désirer le don du Saint-Esprit que pour la gloire de Dieu, et non pour avoir plus d'influence, de popularité, de succès. Que chacun examine et voie s'il n'a pas obéi à des motifs charnels. C'est seulement quand notre être est dépouillé du «  moi » et vide de tout égoïsme que le Saint-Esprit peut le remplir complètement.

3°) N'en vouloir que ce qui est nécessaire à nos besoins, c'est-à-dire vivre «  spirituellement » au jour le jour. Dieu ne nous donne pas, une fois pour toutes, un capital de puissance où nous pourrions puiser, à notre gré, suivant nos dispositions ou nos compétences. Il nous donne son Esprit comme l'arbre donne la sève à la branche. Souvenons-nous que Christ est le cep et que nous sommes les sarments, et des sarments qui ne doivent jamais se détacher du cep, sous peine de sécher, de rester stériles et de mourir.

La vie divine ne procède pas par jets, par secousses : elle est un courant ininterrompu entre Jésus-Christ, qui est le tronc et nous, qui sommes les rameaux.

Quel bonheur de penser que tous les enfants de Dieu peuvent être remplis du Saint-Esprit, aux conditions que nous venons d'énumérer ! Ce don du père céleste n'est pas un privilège réservé à quelques-uns. Comme nous l'avons déjà dit, quand Dieu fait naître une âme à la vie spirituelle, il veut toujours donner cette vie avec abondance et surabondance. Il voudrait qu'elle fût débordante en toutes les créatures. «  Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive ; celui qui croit en moi, des fleuves d'eau vive découleront en lui » (Jean 7, 38). Et quand Jésus disait cela, «  Il parlait de l'Esprit que devaient recevoir ceux qui avaient cru en lui ».

Mais, s'il en est ainsi, direz-vous, pourquoi ne suis-je pas rempli de l'Esprit de Dieu ? Peut-être parce que vous n'avez pas rempli les conditions requises. Il y a eu probablement de la désobéissance et de l'égoïsme dans votre vie. Vous n'avez peut-être jamais demandé d'être remplit de l'Esprit. Vous n'en avez pas senti le besoin ou vous n'avez pas cru que ce privilège vous fût réservé, à vous.

Cher lecteur, demandez et vous recevrez. Il est peu de biens que le père céleste donne plus volontiers que celui-là : «  Si vous, qui êtes mauvais, savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre père céleste donnera-t-il le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent » (Luc 11, 13). Chassez donc le doute de votre âme ; demandez avec confiance, avec humilité, et vous recevrez ce don magnifique, une vie spirituelle débordante, des mains du Christ ressuscité. Vous irez ensuite, au milieu des difficultés de cette vie, et vous verrez que quoique très pauvre et très indigne, des fleuves de bénédictions découleront de votre âme sur les âmes de ceux que vous rencontrerez sur votre route.

Et maintenant, chers lecteurs, adieu ! J'ai tâché de vous montrer où est le chemin de la sainteté. Laisser agir Dieu pour vous révéler votre péché, vous humilier, vous purifier, vous garder, vous rendre utiles à lui-même et aux autres, par une vie de paix, de joie, de pureté qui se répande au dehors. Voilà ce vous devez faire, si vous voulez avoir une vie sainte. Puissiez-vous vous engager aujourd'hui dans cette voie royale ! Puissiez-vous la suivre toujours ! C'est la seule qui conduise à la gloire. «  Et il y aura une route et un chemin, qui s'appellera le chemin de la sainteté. Celui qui est souillé n'y marchera point ; … les rachetés y marcheront. Ceux dont l'Eternel aura payé la rançon, retourneront et viendront en Sion avec un chant de triomphe ; une allégresse éternelle sera sur leur tête. Ils obtiendront la joie et l'allégresse ; la douleur et le gémissement s'enfuiront. » (Es. 35, 8-10).



17/11/2010
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